1- Situer l’horizon des raisonnements et des postures d’action
La crise financière, l’affirmation d’une époque de flux numériques acentrés s’instillant partout dans notre société sans crier gare, invitent à s’interroger voir à se remettre en question :
- Nos cultures de raisonnements trop empreintes de certitudes techniques, projectives ou affectives conduisent, sur les courts ou moyen termes et avec plus ou moins de lobbying, nombre de décisions dans le mur.
- Les politiques publiques numériques, jeux d’influence, valeurs partagées, sont marquées par :
- La méconnaissance forte par les élus, d’internet comme système a-centré. Ce dernier induit un local sans dessus-dessous, face aux terminologies classiques : ntic, vertical, horizontal, top-down ou bottom-up, décroissance ou démondialisation… et bien sûr glocal…
- Des liens « trop » étroits entre élites administratives (Etat, Collectivités Locales, voire Arcep) et opérateurs / équipementiers numériques privés. Ils doivent être contrebalancés par un regain d’éthique, de loyauté.
- La faiblesse des DSP sur l’évaluation des créations d’emplois nouveaux hors filière dite numérique. [5]
- La concentration de l’action publique sur les territoires « peu concurrentiels ». Via l’aménagement numérique des territoires - vision infra - cela conforte le clivage des territoires et l’enjeu financier des opérateurs privés.
- Une focalisation excessive sur la boucle / sous-boucle locale qui occulte d’autres angles de raisonnements.
- La hiérarchie des choix stratégiques ou quotidiens orientée surtout Q/R . La création de valeurs humaines, économiques et sociales se déporte hors le local / global ; et privilégie des écosystèmes marchands ou non, instables. Il faut impulser, animer, interconnecter, révéler le potentiel local et l’employabilité…
- Nos modes de vie alliant numérique, mobilité, interactivité, interfaces homme / machine se déploient dans les deux univers physique / virtuel, selon des situations complémentaires, concurrentes ou s’ignorant.
- Le droit comme les valeurs partagées ne sont plus les lignes directrices stables et reconnues.
- La question du collectif (adhésion, faire équipe, partager, vivre ensemble) démentie par les pratiques professionnelles courantes… soumises à l’affirmation et à l’instabilité grandissante des individualismes perturbent les contextes d’action des managers comme les leaders de réseaux.
2- Qui joue local et dans quelle cour ?
Plusieurs profils se contredisent avec pertes de valeurs « en ligne » :
- 1- Les opérateurs dominants français agissent localement par prise de part de marché en similitude de modèle économique par l’offre. Ce modèle s’essouffle face aux opérateurs de contenus. Il faut prendre en compte, la localisation des backbones d’opérateurs mondiaux structurant les potentiels d’interconnexion des territoires numériques.
- 2- Les élus et fonctionnaires de collectivités locales… empêtrés dans :
- un déploiement de réseaux à la mode 19 / 20e - logique de « l’équipement salvateur ».
- des actions sur les usages et services (compétences métier, formation outils, accompagnement entreprises innovantes) restant anecdotiques ou focalisées sur des lieux numériques « phares » en plein désert.
- un désir de bien faire en « services rendus », au mieux des contraintes économiques, sociales et budgétaires.
- 3- Les boutiquiers du numérique local ciblent principalement la posture d’offres d’accès, produits ou services privilégiant le numérique. C’est le lot des opérateurs télécoms (versus Arcep avec pour les opérateurs locaux, une présence plus ou moins alibi dans les Délégations de service public). En font partie les dynamiques plutôt civiles et associatives [6]. Il faut ajouter la batterie de consultants surfant sur les créneaux du moment (Sdan, e-réputation, réseaux sociaux, tuyaux et usages numériques)… avec peu d’engagement sur le local.
- 4- Les entrepreneurs locaux… perçoivent le numérique comme outils, usages, productivité, marchés… et sont peu enclins à investiguer en décalé avec les pratiques économiques du moment… Chacun trouve son créneau dans une course poursuite imposée par l’univers violent et concurrentiel de l’internet qui s’instille dans les pratiques économiques et les marchés. Souvent la seule issue : « grossir ou être avalé »…
- 5- La brigade des opérateurs du local… Une flopée d’acteurs publics, privés, civils locaux, agissent autour de l’interconnexion des projets, des énergies, des financements, des partenariats dans les secteurs : logement, mobilité, accompagnement économique, régulation via les réseaux locaux d’influence, innovation / R & D, universitaire, services éducatifs / formation… La plupart d’entre eux ne visent pas, dans l’interconnexion, le numérique ou le développement local comme effet de levier, mais d’abord tel ou tel secteur professionnel ou situation difficile. Ils contribuent peu à la création pérenne de valeurs dans le local numérique.
3- Enjeu pico-projets et piezo-énergies du Lego Numérique Local
- La Boucle ou sous-boucle Locale, n’est pas que la définition étroite des télécoms, souvent associée au dégroupage [7] ; et qui recouvre une logique de desserte et d’exploitation de réseau « top-down », de l’opérateur vers l’usager : son abonné captif.
Pour le développement local elle est bien davantage : Interconnexion des énergies - Opérateur de proximité - Eco-système - Capacité d’employabilité - Envie d’entreprendre - Couches imbriquées - Essaimage / Pépinière - Foisonnement - Relations de voisinage - Attracteur ; invitant à privilégier les NAP (Nœud de Partage d’Applications) sur les NRA [8].
- Si l’on interconnecte Développement Local et Numérique, la boucle / sous-boucle locale devient, en la rapportant par similitude à une échelle humaine de mobilisation d’énergies de proximité [9], favorisant l’éclosion de projets, un vecteur particulièrement intéressant pour la réussite d’un territoire numérique dans un univers fortement concurrentiel.
Nous parlerons alors de « Lego Numérique Local », alliant agilité, réactivité et robustesse.
Fonctionnant comme un jeu de construction, c’est un véritable Lego avec son socle - le territoire numérique (géopolitique ou de communauté) - , ses briques aux formes diverses - les pico-projets de proximité issus de product’acteurs publics, privés, civils - , son objet à réussir - l’articulation impulsée par les piezo-énergies et employabilités de proximité agissant en grappes, autour de réseaux maillés locaux -.
Le Lego Numérique Local s’apparente au monde de la nanoréalité. Voir ce qu’en dit Etienne Klein : « A ce niveau, plus un objet est petit, plus sa surface est grande… plus on divise un objet en petites parties, plus on augmente le rapport entre la surface totale de cet objet et son volume… » [10]. Ainsi, comme dans les nanotechnologies, la surface plus grande des « objets » du Lego Numérique Local - pico-projets et des piezo-énergies - génère des propriétés différentes, non accessibles dans le modèle actuel push du déploiement de l’internet.
- A l’image de la piezo électricité, le Lego Numérique Local peut se polariser sous l’action de volontés individuelles et réciproquement se déformer lorsqu’on applique un champ d’énergies individuelles dans le domaine des picos-projets. Cette dynamique vivante crée de la valeur ajoutée locale numérique y compris en univers improbable… de la société numérique actuelle.
- L’enjeu des politiques publiques de développement local est de créer un contexte favorable à l’éclosion de multiples Legos Numériques Locaux autour de pico-projets impulsés par l’employabilité des habitants… On est loin des visions linéaires, technicistes de l’aménagement numérique d’un territoire via les tuyaux, équipements numériques ou procédures… conduisant à la marchandisation de la « boucle / sous boucle locale ». Il faut intégrer la dimension du complexe, de l’aléatoire, du chaos dans la conduite des politiques publiques [11] et affirmer une capacité à agir en dynamique d’initiatives de proximité au plus profond des micro-territoires.
- Remettre l’Humain au coeur du Lego Numérique Local.
Cf ce que disent fort justement Monique Atlan et Roger-Pol Droit : « Il nous semble important et même urgent que la société civile se réapproprie toutes ces questions et ne les délègue plus toujours à d’autres. Car la question centrale est bien que ces nouvelles technologies perturbent notre représentation habituelle de l’humain » [10].
4- Socle et Etages des pico-projets et piezo-énergies : Réseaux, Contenus, Services
- 1- Cibler une population particulière : tranches d’âges, usagers de lieux (résidents, visiteurs, exploitants) , rapport au logement (locataires, propriétaires, gestionnaires), entrepreneurs, producteurs / consommateurs de produits et services des commodités au quotidien…
- Donner la main à des résidents - locataire / propriétaire d’un logement pour interagir sur : dégradation du bâti, gestion des consommations courantes liées aux commodités, décisions pour interventions et suivi des entreprises avec syndic ou en Asl. L’application personnalisée i-bidule ne remplace pas la volonté d’affirmer un pico-projet et des piezo-énergies pour la maîtrise de son habitat en collectif ou en pavillonnaire avec gestes éco-citoyen développement durable.
- Mobiliser les propriétaires de logement dans la construction / gestion de leur boucle locale de proximité dédié au partage d’applications à très haute valeur ajoutée (habitat, construction, cadre de vie, sociabilité) pour contribuer à donner de la valeur patrimoniale à leur bien. Une gestion locale permet d’avoir des échanges au sein de l’immeuble et permet une vraie concurrence et/ou complémentarité des opérateurs.
- Aider au montage de FabLabs, d’ateliers numériques dans les quartiers - jeunes, séniors, femmes seules -. Cela instille le numérique dans les logements, les ruelles, les arrière-cours… bien plus efficacement qu’en concentrant l’énergie dans le seul « ventre » des villes…
- 2- Cibler des interconnexions productrices de valeurs plutôt que segmenter les sujets :
- Partir du logement pour traiter la mobilité … les faire converger sur les dimensions interface et interactivité.
- Ne plus considérer les fonctions urbaines ou de déplacements comme des inscriptions dans le marbre … Y injecter de l’instabilité, de la polyvalence… voir d’improbables usages, des interfaces et de l’interactivité avec les usagers en « fréquentation ». Cela contribuera au caractère partagé et apaisé des lieux concernés… même si cela bouleverse les habitudes et cultures des professionnels et équipementiers.
- 3- Mettre à disposition des entreprenants un potentiel d’ingénieries d’accompagnement responsables et engagées, sur résultat, aptes par la diversité des compétences et sous l’autorité des initiateurs, à induire, formaliser les socles de pico-projets, impulser les piezo-énergies de proximité [12].
- Le secteur du logement est un bon « terroir » d’innovation sociale : Sur 20 ans le coût fonctionnement / investissement d’un bien est dans la fourchette 80 / 20. Il y a intérêt à conforter le déploiement « grand public » d’applications - visionneuses de maquettes numériques des bâtiments avec outils de numérisation - pour renforcer le rôle et les écogestes développement durable des habitants [13].
- Idem pour Voirie-Pour-Tous d’intérêt général, centré sur acquisitions de compétences et savoir-faire « Voiries, Espaces publics, Cheminements et Mobilités partagés et apaisés ».
5- Echec probable du développement local des territoires si…
L’échec probable tient au poids des certitudes, à une globalisation excessive des raisonnements sur l’urbanisation, les mobilités ; à une focalisation mimétique sur des vecteurs espérés. Ainsi de la réussite et de l’emploi, assuré comme par enchantement, via la présence de réseaux physiques numériques structurants « faiseurs » de territoires ; ou par la glose sur les bonnes pratiques du développement durable - économique, social, environnemental - oubliant la gouvernance.
- Ceci est d’autant plus vrai dans un contexte de crise, une prégnance des mauvaises habitudes d’une société numérique de l’offre invitant à la fainéantise :
- L’Etat réduit et réduira encore ses dotations au secteur local,
- Les collectivités locales devront réduire leurs effectifs… tout en empruntant plus cher pour faire face aux emprunts toxiques et à la nouvelle note des agences AA+ , avec perspective négative…,
- Les entreprises se localiseront d’abord en référence à l’usage d’objets communiquants et non plus au seul vu du disponible compétences, logements, vie locale, accès numérique THD, subventions… Ce choix permettant de commander à distance les processus industriels ou de faire travailler à distance cadres… sans oublier l’externalisation grandissante des fonctions supports non stratégiques / coeur de métier.
- Revigorer le Lego Numérique Local pour réussir le développement de proximité
- D’abord ne pas le réduire à : la quête de subventions européennes, la territorialisation de fonctions urbaines numériques, le tweetage panurgien, la com vision e-réputation ou community manager !
- Encourager plutôt ce foisonnement de faits, d’initiatives - ces pico-projets et piezo-énergies - ; ce que JP. Besset Journaliste au Monde appelait : « l’expérience accumulée par les acteurs anonymes, dispersés et largement méprisés, qui tissent la trame d’un bouleversement où l’on verrait le local dessiner le global ».
- Ne pas croire en une intelligence collective - sésame du développement - : A méditer « Ce terme (intelligence collective) est trompeur parce qu’une collectivité n’est pas un sujet, et ne peut donc être « intelligente » en soi. Ce sont les sujets pensants qui composent la collectivité qui peuvent être (plus ou moins) intelligents. Ce sont ces sujets qui sont des substances pensantes. La collectivité n’existe pas en temps que substance pensante. La collectivité ne peut être dite « intelligente » ou « pensante » que par métaphore et de manière fortement impropre. Ce terme est surtout dangereux car si l’on poussait l’idée d’intelligence collective à l’extrême, cela reviendrait à réduire l’individu à un point anonyme et sans valeur, et à valoriser le collectif comme seul « sujet » de l’histoire. » - Pour une critique de l’intelligence collective - Philippe Quéau
6- Employabilité, Pico-projets et Piezo-énergies : Habitants / Territoires
- Le réseau acentré, donne à chacun individu / habitant les mêmes pouvoirs d’action, conforte la segmentation des territoires et la différenciation des internautes selon leur capacité à tenir conversation [14], à porter des pico-projets, à déployer leurs piezo-énergies…
- Les politiques publiques centrées sur le déploiement des tuyaux, considèrent à tort que :
- l’accès numérique est le sésame de l’employabilité numérique, alors qu’il en est le mirage…
- l’image mirifique d’un « quartier numérique » ou d’un « lieu symbole » sont les vecteurs du développement de leur territoire, alors qu’il reflète d’abord sa pauvreté… et son manque d’horizons.
- Il en ressort des actions principalement initiées par des geeks ou des accrocs du numérique… souvent sans porteur d’étendards et sans troupes déployées au plus profond des quartiers ou des lieux dits du territoire ! On est davantage dans le suivisme et l’opportunisme face au numérique ; que dans le développement local sérieux et rigoureux des pico-projets et des piezo-énergies des habitants.
- Et pourtant nombre de territoires montrent des démarches entrepreneuriales industrielles ou non, ancrées farouchement dans le local et capables de solidarités de proximité ou professionnelles, avec ou sans diaspora, en situation de crise économique ou environnementale. Cela s’appuie souvent sur les traditions de communautés humaines vivantes forgeant leur unité sur de l’empathie et vivant en pleine conscience avec une attention tranquille à l’instant présent du local [15].
- Le Numérique n’est pas une filière à gérer, mais une Révolution à assumer :
- L’enjeu est de lire et d’écrire : « Les mutations de notre présent bouleversent, tout à la fois, les supports de l’écriture, la technique de sa reproduction et de sa dissémination, et les façons de lire. Une telle simultanéité est inédite dans l’histoire de l’humanité. » - Roger Chartier.
- Notre Culture en question : « Emergent surtout de nouvelles perspectives sur ce que sont à la fois la personne, l’individu et la collectivité. C’est en ce sens-là que l’on peut penser que le numérique est une culture. » - Milad Doueihi.
- Socialisation / Emplois : En paraphrasant la formule d’Antonio Casilli : “Le web ne désocialise pas plus qu’il n’hypersocialise, mais il reconfigure notre manière de faire société” on pourrait dire : “Le numérique ne crée pas plus d’emplois qu’il n’en détruit, mais il reconfigure notre manière de faire évoluer les emplois actuels".
- Il est contreproductif de focaliser sur une filière alors que c’est « le tout égal par ailleurs » qui est chamboulé de fond en comble ! Surprenant que les collectivités, les opérateurs dominants, les mécanismes de financement d’entreprises, les appels à projets aident d’abord ce qui se voit, ce qui est filière - titrée, normée, adulée - alors que ce sont les « anonymes » du local, celles et ceux qui tissant le Lego Numérique Local, mériteraient appui selon besoin. Mais il n’est pire sourd, celui qui ne veut entendre…
7- Création de valeur territoriale en économie de flux numériques acentrés
Dans une société numérique, la création de valeur part de l’usager. Pourquoi alors, déployer le réseau technique avec en cible le dernier km… et non le 1er mètre ?
- Cela remet en cause la terminologie de la fracture sociale vue principalement d’un point de vue technique ou financier (logique de l’égalité républicaine…), en la déportant vers une autre fracture plus révélatrice des potentiels et des énergies locales (logique de la liberté et la fraternité républicaine…) : l’inégalité des territoires, dans un monde numérique, en termes d’employabilité des habitants et de capacité entrepreneuriale [16].
- En replaçant l’usager au coeur du dispositif de déploiement (technique, contenus, services), on ouvre les horizons en redonnant des chances, en suggérant des opportunités ; et non en offrant du push, plus ou moins interactifs, avec un modèle économique ne faisant que capter la valeur…
- Le Lego Numérique Local reprenant le slogan du « Tout Compris », constitue une communauté économique d’usagers actifs, vertueuse en termes de développement local. Si tous sont clients, chacun peut être prescripteur et/ou revendeur et/ou fournisseur contribuant à l’écosystème de proximité - partage d’applications à haute valeur ajoutée -. Un cahier des charges peut situer l’articulation des pico-projets et piezo-énergies au sein du Lego Numérique Local [17].
- Qu’en est-il dans une économie de flux numériques acentrés ?
- Les tendances actuelles voient la création de valeur des entreprises dans des écosystèmes fondés sur la relation étroite avec l’usager autour d’expériences utilisateurs [18]. Certains allant jusqu’à la création de « tiers lieux » spécifiques pour les e-activités (nomadisme, télétravail) sans bien contextualiser [19].
- Les modèles traditionnels de création de valeur pêchent par :
- Effets de densification des territoires urbains censés favoriser : division du travail et productivité, rôle des économies d’agglomération, diminution coûts de transports, économies d’échelle et baisse des coûts de transaction, accumulation du capital humain comme facteurs d’innovation et de croissance [20].
- => Que signifie « densification de territoires urbains »… dans un monde acentré dissociant localisation d’activités et territoire géopolitique ?
- Pour les zones non métropolitaines concentration d’entreprises [21] ou référence à l’économie résidentielle [22].
- => Que signifient « concentration d’entreprises et économie résidentielle »… dans un monde acentré privilégiant : nomadisme, cloud computing, découplage habitat / activités ?
- Codification des données de la connaissance ou des processus numériques (par ex les données de géolocalisation activées automatiquement par défaut) pour conforter des modes « mécanisés et push »…
- => Que peut signifier création de valeur dans cette logique de l’offre en oubliant le nouvel environnement de l’usager partie prenante et responsable par exemple des données qu’il peut générer ou autoriser à exploiter, déterminant comme nouvel horizon la logique de la demande / expérience utilisateur ?
8- Boucle / sous-boucle locale - Sortir du discours réducteur - prise / accès -
Matthieu Giroux de Rennes a raison dans son propos en suggérant un seul abonnement pour un immeuble par mutualisation. Bien plus que des règles sur la mutualisation des fourreaux (contexte opérateurs dominants / Arcep) la France a besoin de dynamiser l’émergence d’opérateurs locaux qui ne soient pas de « simples relais produits » des délégataires de RIP.
- Pourquoi l’opérateur local de l’immeuble - le syndic ou l’association de co-propriétaires - ne pourrait-il faire son affaire du déploiement dans l’immeuble ? La logique concurrentielle sur l’abonnement unique se faisant en aval de ce déploiement mutualisé.
- La création de valeur par les habitants de l’immeuble s’est faite dès le porche franchi… Exploration similaire pour des quartiers ou des zones pavillonnaires ou économiques.
- Le business actuel des opérateurs dominants tient d’abord dans la création d’un écran de complexité technique ou tarifaire [23] pour justifier des situations acquises, des répartitions de marchés, en focalisant l’attention sur des thématiques marginales ou des terminologies émotives… mais sans effet sur le développement local des territoires et l’employabilité des habitants.
- A ce titre, il faut décentrer / décaler l’angle de regard sur la question du numérique en arrêtant cette focalisation artificielle sur la boucle / sous-boucle locale - trace du passé, « fourches caudines », conduisant à une vision techniciste [24], et provoquant moult clivages et non-cohérence dans le déploiement de l’internet en France.
- La réalité économique, financière et budgétaire de notre pays, devrait inciter à une remise à plat de ce mode culturel de déploiement du numérique, en favorisant bien davantage ceux qui entreprennent autour d’un accès unique partagé (induisant flux, contenus et services « bottom up ») ; et non sur une simple mutualisation de fourreaux (véhiculant principalement le comportement top down de contenus et services) !
En conclusion, pour élargir les horizons d’action et sortir des « paradis réglementaires actuels », le potentiel développement local d’internet - nouvelle génération - repose sur l’employabilité et les capacités entrepreneuriales des habitants pour mettre au point des Legos Numériques Locaux : articulant pico-projets / piezo-énergies et produisant / utilisant des applications partagées, placées pour les volets juridique, technique, humain sous la responsabilité de leurs usagers.
- Très Haut Débit et Délégations de Service Public : se poser aussi quelques bonnes questions… pour ne pas réduire le sujet à des réponses techniques…
- Transformer nos comportements - Identités de nos villes numériques - Usages pour quel futur ? - Angers Technopôle 21-nov-2011
- Création de valeurs, Territoires numériques, Usager acteur, Opérateur Local - Club Optique - Exploitants de réseaux et opérateurs - 8 Déc 2011
- Retrouver quelques fondamentaux du développement local
- Quelques citations pour prendre le temps d’explorer le contexte d’horizons improbables
- Technologies, Aménagement des Territoires Numériques - Réussir ou échouer son développement local - Enjeu du premier mètre
- Cerner la différence entre Conférence : « Entrepreneuriat social et développement local : vers une nouvelle dynamique des territoires ? » et une partie de l’approche québécoise L’entrepreneuriat comme outil de développement territorial - PME, proximités et développement local - Explorer aussi, par exemple, le rôle de Entrepreneurs d’avenir
- Intelligence économique, création de valeur et compétitivité territoriale - Enjeux Stratégiques - C.Rochet - Intelligence économique et compétitivité territoriale - C.Rochet
- Dynamiques territoriales - RD. Collin
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