De l’Economie Créative aux Territoires Créatifs

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Fiche Ressources DLD N°920-1815

De l’Economie Créative aux Territoires Créatifs


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1. Introduction 

1.1. L’économie créative 

Elle « traduit la valeur, la richesse extraordinaire produites par la créativité, principale ressource de cette dynamique : régénération urbaine, lien social, image, attractivité, tourisme et…revitalisation de l’économie dans son ensemble. Bilbao, Francfort, Glasgow ou encore Melbourne en sont quelques exemples », Institut des Deux Rives fondé par G.Viala, Bordeaux. Rassembler ces deux termes peut paraître paradoxal, d’une part la création est une activité économique, même si elle est subventionnée (à titre comparatif comme l’agriculture, comme l’industrie stratégique…), d’autre part ,et ce qui nous intéresse ici, la création est le terreau favorable au développement économique à travers non seulement les pratiques exercées dans les milieux professionnels mais surtout par la dynamique culturelle qu’elle peut engendrer dans les territoires (identités locales, lien social, valeurs partagées…)

  • D’après le Professeur François Durrieu (Bordeaux) :
    • Dans l’avènement progressif d’une société du savoir basée sur l’économie de la connaissance, les industries créatives sont devenues désormais une source décisive d’avantage compétitif.
    • Elles présentent un dénominateur commun : la créativité et les attributs esthétiques sont des éléments décisifs de la différenciation de leurs produits et services et de leur façon de créer de la valeur.
    • Elles incluent non seulement tous les secteurs artistiques et culturels qui mettent la créativité artistique au cœur de leur production, comme les arts visuels et le patrimoine, le spectacle vivant, les industries culturelles (musique, cinéma, photographie, jeux vidéos…), mais aussi d’autres industries qui intègrent cette créativité artistique pour partie dans leur production, comme par exemple l’architecture, le design, le numérique, la mode, le luxe, la gastronomie, les vins et spiritueux, la bijouterie ou encore l’orfèvrerie.

 

  • Les secteurs de l’économie culturelle et créative :
    • Activités non industrielles : Arts visuels (artisanat, peinture, sculpture, photographie) ; art du spectacle (Théâtre, Danse, Opéra, Ensembles et orchestres, Arts de la piste et de la rue, Festivals), Patrimoine (Musées, Bibliothèques, Sites archéologiques, Archives). Biens et services consommés sur place, le plus souvent dans des lieux qui leur sont dédiés. Les produits sont des prototypes qui peuvent être protégés par le droit d’auteurs.
    • Activités industrielles : Cinéma, vidéo (vidéogrammes et jeux vidéo), Livre (édition papier et livre numérique), Musique enregistrée (Disques, phonographie, revenus des société de perception des droits d’auteurs), Média (Presse, Radio, Télévision). Biens et services destinés à être reproduits en vue d’une diffusion en masse. Les produits sont protégés par le droit d’auteur.
    • Industries et activités créatives : Mode, Design (Design graphique, design de produit et design d’intérieur) Architecture, Publicité. Ces activités ne sont pas nécessairement industrielles et peuvent relever du prototype.
      Même si les produits sont protégés par le droit d’auteur, ils peuvent aussi inclure d’autres droits de propriété intellectuelle (marques). Au sein du « secteur créatif », la culture est un « input » dans la production de biens non culturels (compétences, objets, idées). Elle constitue une consommation intermédiaire dans le processus de production et une source d’innovation.
    • Industries et Activités connexes : Tourisme culturel, Industries de l’informatique (Matériels, logiciels de loisirs interactifs), NTIC et multimédia (Téléphonie mobile, baladeurs MP3, web collaboratif, toutes interactions entre nouveaux supports et services à forte valeur ajoutée en contenu créatif).Cette catégorie inclut de nombreux secteurs dont les performances sont directement liées aux catégories précédentes. Le développement des NTIC apporte de nouveaux liens entre culture, créativité et innovation. Nouveaux produits, nouveaux métiers, nouveaux modèles d’affaire reposant sur la convergence des matériels, des contenus et des réseaux de diffusion. La révolution numérique se nourrit de tous les autres secteurs. Elle crée de nouvelles opportunités et de nouveaux risques : diversité culturelle / mondialisation ; pluralisme / logiques capitalistes ; protection des droits d’auteurs / dématérialisation et gratuité. Marc DONDEY / 05.03.09  
  • Pour le CNUCED [1] :
    "Dans le monde d’aujourd’hui, un nouveau modèle de développement se dessine, dans lequel l’économie et la culture sont liées et englobent des aspects économiques, culturels, technologiques et sociaux du développement à grande ou petite échelle. Au centre de ce nouveau modèle est le fait que la créativité, le savoir et l’accès à l’information sont de plus en plus reconnus comme de puissants moteurs d’entraînement de la croissance économique et de la promotion du développement dans le contexte d’une planète de plus en plus mondialisée.
    Dans ce contexte, le terme « créativité » désigne la formulation d’idées nouvelles et l’application de ces idées à la production d’œuvres d’art et produits culturels originaux, de créations fonctionnelles, d’inventions scientifiques et d’innovations technologiques. La créativité comporte donc un aspect économique observable dans la manière dont elle contribue à l’esprit d’entreprise, encourage l’innovation, augmente la productivité et favorise la croissance économique.
    « La créativité se retrouve dans toutes les sociétés et dans tous les pays – riches ou pauvres, petits ou grands, avancés ou en développement. Le terme « créativité » va de pair avec l’originalité, l’imagination, l’inspiration, l’ingéniosité et l’inventivité. L’une des caractéristiques profondes des individus est d’être inventifs et d’exprimer des idées ; alliées à des connaissances, ces idées forment la substance du capital intellectuel. De la même manière, chaque société a sa réserve de capital culturel intangible qui s’articule autour de l’identité et des valeurs d’un peuple. Depuis des temps immémoriaux, les civilisations en ont conscience, mais le XXIe siècle est marqué par une reconnaissance croissante de la convergence de la créativité, la culture et l’économie, qui est à la base de la notion émergente « d’économie créative ».

Avec un marché intérieur actif et une exposition internationale croissante, les créateurs et les entreprises créatives du Canada contribuent 43 milliards de dollars à l’économie, soit 3,8 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Il en découle des retombées économiques pour les industries du tourisme et des services, de même que pour le secteur de la TI, et il est clair que les industries canadiennes de l’art et de la culture contribuent à l’économie du pays. Cette industrie procure également une valeur sociale considérable—comme l’affirme l’UNESCO dans sa Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles—en incitant les citoyens à partager diverses formes d’expression culturelle.

1.2. La créativité est un pouvoir de création, d’invention 

(source : le petit Robert de la langue française édition 2006).
La définition française de la créativité au sens strict se fonde sur le concept d’ « imagination créative » de Théodule Ribot. Par distinction avec les concepts d’imagination appliquée :

    • à la solution de problèmes pratiques ou à l’amélioration pratique d’une idée ou d’un objet ;
    • et d’imagination constructive – orientée vers des réalisations concrètes ;
    • l’imagination créative est orientée vers la création de quelque chose de nouveau.

 
Nous donnerons néanmoins une définition plus large du concept de créativité : « Il s’agit de la capacité d’un individu ou d’un groupe d’individu de produire des solutions nouvelles, originales et utiles, en réponse à un problème pratique, dont le « résultat concret de ce processus, change, modifie ou transforme la perception, l’usage ou la matérialité auprès d’un public donné ».  
Nous retiendrons 3 grands sens du concept de créativité :

    • Capacité à créer quelque chose de nouveau
-** Capacité de trouver des solutions originales aux problèmes d’adaptation ;
    • Volonté de modifier ou de transformer le monde, son environnement, la perception que les autres en ont. La primauté de la motivation est dans le processus créatif (Teresa Amabile).

 
Pour résumer les réflexions de Christine CAYOL dans « Voir est un art », nous nous sommes laissés porter par l’écriture, les mots, le style,… puis relever quelques énoncées frappantes et enfin les recomposer à travers cinq thèmes, conditions de la Création :

    • L’Art permet de remonter le fleuve qui nous mène à la Vie, à l’homme ;
    • Les Peurs, blessures sont à transformer, elles sont aussi des ouvertures à la Création ;
    • L’invention de la perspective, avoir une vision, se projeter soi-même ;
    • L’appel à la vie, la réponse à ce qui se préparait au fond de soi, aimer ;
    • L’instant du sensible compte dans sa fuite même, rend visible.

 
Soit, pour s’engager dans la création, il est indispensable :

    • De viser la Vie, l’homme, leurs expressions qui permettent de sortir de notre monde ;
    • De se distancier de ses peurs, de ses blessures, les exorciser ;
    • D’avoir une vision, d’exprimer ce qui est en train de naître en soi ;
    • De répondre à l’appel de la vie, de voir au fond de soi la sagesse ;
    • De creuser en soi une « émotion pure » qui s’exprime dans l’instant.

1.3. La création construit « un univers 

dans lequel le fictif et le réel ne sont pas distinguables : le fictif et l’imaginaire ne sont-ils pas plus vrais que la réalité ? » (Michelle Gilly). La création construit notre environnement, conditionne notre évolution et constitue par le fait même une force qui pousse à l’idéologisation.

  • La création a une fonction de perturbation (voire d’agitation selon Paul Ardenne), d’interrogation de l’existant, des moments de la vie ? Le processus créatif suit un cheminement incertain, la marge d’incertitude transforme l’élaboration d’un objet en un enchaînement d’éléments aléatoires, qui dans la mesure où il est dominé, conduit à un enchaînement de succès. « Rappeler à l’homme ce qu’il est, lui fournir un thème de réflexion, produire un choc qui le fasse sortir de son monde en trompe l’œil et le conduire à sa propre découverte et à la conscience de ses véritables possibilités, voilà ce à quoi tend mon œuvre » (Antoine Tapies).
  • La création a une fonction d’intégration des publics fréquemment en situation instable du fait des mobilités professionnelles, géographiques, structurelles, des rénovations et de destruction-reconstruction des espaces publics, des mutations sociétales ; est-ce une fonction de médiation de la création ? Dans une société de création, la technique fait partie de la culture : si la technique s’intègre dans la culture, alors, l’homme se désaliène, il ne se sent plus entouré de redoutables boîtes noires, il perd la peur d’un avenir incontrôlé.
  • La création a une fonction d’opérationnalité : dans une Société de Création, on ne demande plus un travail pénible et abrutissant dont chacun souhaite s’évader, mais un travail créateur pour lequel il est au contraire normal d’être motivé. « La stratégie de la société de création s’inspire non plus de la défiance mais de la confiance : elle est faite d’écoute attentive de l’inspiration des hommes » (T. Gaudin).
  • La création a une fonction de rayonnement, car partant d’une situation locale vécue le projet de création, par essence de nature expérimentale, dépasse les enjeux locaux. La création est une construction, un immense échafaudage, investi d’une intention de « vérité », qui réside dans la conscience que les créateurs (créatrices) ont de la cohérence de leur discours et dans la mémoire qu’ils ont de l’efficacité de leur construction mais ne s’impose nullement comme « manifestation de la réalité ».
  • 1.4. La création, un mode de vie qui s’invente, qui se risque, une vision. 

      • Tout créateur sait bien que l’antonyme de mourir n’est jamais vivre, mais créer. La création est un mode de vie, une façon pour elle de se donner à soi. Ce qui se présente comme la source de toute expérience créative n’est autre que la vie même, la vie en son incessante auto affection (selon Paul AUDI). 
      • Toute création se fonde sur un art d’exagérer qui correspond à l’état d’exaspération dans lequel la souffrance de vivre, le malheur d’exister, est susceptible de plonger un être humain : c’est un art de surmonter l’existence, la rendre possible. On n’explique pas la vie, on s’explique par elle. Toute vie se révèle dans le fond être une survie : « Vivre signifie être au milieu de la vie » (Kafka F.).
      • La création ne saurait participer de la composition, de l’arrangement, de ce qui n’aurait pas encore de structure ni de figure bien définie : le chaos ne peut être identifié à un quelconque désordre. Le geste créateur lance sa puissance de conjuration et de transfiguration contre ce qui porte le nom de chaos, tant il est vrai que sa caractéristique principale consiste à susciter de l’angoisse. L’acte de création est une transgression permanente de l’essence à la fois dynamique et pathétique de la subjectivité.
      • La création est un événement que pour autant qu’elle donne du souffle à la vie, en raison de l’intensité qui affecte cette structure qui resserre son étreinte intérieure.

     
    « Le peintre sait aussi qu’il est un prêtre chargé de manifester les nous du visible et de l’invisible, calculer, mesurer, prévoir, géométriser, organiser l’image selon un point de fuite sur lequel convergent tous les regards : l’invention de la perspective propose de nouveaux soutiens aux regards, mais pour voir quoi au juste ? Une dimension réelle et séculière y côtoie une dimension sacrée » (selon Christine Cayol).Car c’est bien cela qui nous attire : l’intervention spirituelle d’un nouveau geste pictural, un geste qui fera de la nature le lien même du sentiment du sublime, et, la peinture de paysage, le mode pour expérimenter cet esprit nouveau.
    Avoir une vision, cela veut dire se montrer capable de dépasser la simple observation et rendre visible pour soi d’abord, puis pour les autres, ce qui resterait. La vision crée le visible, elle fait sortir de l’obscurité de nouvelles images, de nouvelles perceptions, de nouveaux projets. C’est elle qui manifeste la création. « Le Peintre ne doit pas seulement peindre ce qu’il voit devant lui, mais aussi ce qu’il voit en lui, et s’il ne voit rien en lui, qu’il renonce à peindre ce qu’il voit devant lui » Caspar David FRIEDRICH.
    « Peindre non pas ce que l’on voit mais ce que l’on cherche, même si l’on n’est jamais compris mais seulement admis, même si l’on ne sait jamais parfaitement ce que l’on désire. « C’est en se rendant familières les inventions des autres, qu’on apprend à inventer, soi-même ». J.D.A . INGRES.
    Alors créer, c’est sentir que la vraie vie est ailleurs, là où elle s’invente, là où elle se risque et non pas dans ces formes reconnues et répétées qui sont devenues moribondes. Sentir ces déplacements, et les inventer, non pas tant pour saisir la mode ou l’esprit du moment, que pour vous accrocher à ce qui est en train de naître. Le bruit, les absurdités d’un monde occidental défait, empêchent toute maîtrise, tout orgueil, toute sécurité.
    Se projeter soi-même dans un avenir invisible, se souvenir de la création dans ce moment où l’œuvre, avant de prendre la forme d’une image, épouse celle d’un acte : c’est prendre le risque de ne pas être reçu.

    1.5. Les trois formes d’expression de la création  (C.Lemaignan 2007, Hans Jonas 2006)


    L’Être Créateur : l’idée d’expression décrit la créativité relativement avant tout, au monde subjectif de celui qui agit ; quelque chose d’intérieur s’extériorise et devient perceptible ;
    L’encastrement social du Créateur : l’idée de production rapporte la créativité au monde objectif, au monde des objets matériels, comme condition et moyen d’action ;
    L’Individu créateur en Société : l’idée de révolution, enfin, suppose la possibilité d’une créativité humaine appliquée au monde social, c’est-à-dire, la possibilité de transformer fondamentalement les institutions sociales qui règlent la vie commune des hommes. Dans tous les cas, la personnalité créative a des qualités de fluidité (ne pas seulement comprendre les choses en les ramenant à un modèle déjà connu), de flexibilité (souplesse qui permet de changer de perception d’une représentation à une autre, accepter l’instabilité), d’originalité (réponse inhabituelle, hypothèses nouvelles), de sensibilité aux problèmes (repérer les anomalies, le désordre). Ainsi, au-delà d’une réduction à l’esthétique, la création vise un dessein où poètes et artistes, mathématiciens et inventeurs, ingénieurs et ouvriers produisent des réalités nouvelles. Nous essayons ici de croiser ces trois formes de création avec les items concernant : les ressources (la matière première utile), le déclic (l’instant de rupture), les moteurs (les forces qui poussent le créateur), l’environnement favorable, les questions que posent ces formes de création.

    Mais les créatifs, qui sont-ils et où sont-ils ? On distingue 3 sous-groupes :

      • les Bohemians : professions artistiques
      • les Core : individus dont la production est porteuse d’un concept nouveau (sciences, ingénierie, architecture)
      • les Professionals : individus créatifs à partir de « routine » et s’appuyant sur des bases de connaissance complexes (chefs d’entreprises, médecins, avocats).

    En France, les créatifs représentent 16,2 % de l’emploi total. En Poitou-Charentes, on compte 11,6 % de créatifs dans l’emploi total, principalement des professionnels (5,4 %) et géographiquement surtout présents dans les espaces urbains. ( * ) Institut Atlantique d’Aménagement du Territoire Poitou-Charentes. Les classes créatives, éléments de théorie et de statistiques. IAAT Poitou-Charentes, 2010, 3 p.
http://www.iaat.org

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    2. L’évolution des activités récréatives, culturelles (2008)

    2.1. En Europe, France   [2]

    • En Europe, si 2008 était l’année du dialogue interculturel Européen, 2009 aura été l’année de la créativité et de l’innovation. En 2004 [3], Eurostat estimait à 5 millions d’emplois les activités culturelles en Europe (soit 3,5% de la population active, ce serait 2,5% en France soit près de 500 000 postes en France, sans compter les 40 000 chargés de mission culture des collectivités locales).
      Déjà l’agenda 21 comportait un volet culture, les accords de Maëstricht également, et maintenant la politique Européenne (0,04% du budget de l’union) souhaite développer :
      • La Promotion de la diversité culturelle et du dialogue interculturel : mobilité des artistes, des œuvres, citoyenneté linguistique, reconnaissance des minorités culturelles, éducation artistique et culturelle (Méditerranées, Afrique.. ;) ;
      • La Promotion de la culture comme catalyseur de la créativité, base sociale de l’emploi, en partenariat avec les autres secteurs : design, mode, architecture, industries culturelles, mais ceci ne renvoie qu’à une logique comptable, comment évaluer la culture :
        • Nourrir des imaginaires œuvrant pour l’intérêt général ;
        • Développer les activités créatives ;
        • Accroître la durabilité ;
      • La Promotion, dans le cadre de Lisbonne, de la politique de Relations Extérieures : diversité des pays et régions partenaires, plateforme de la société civile, méthode ouverte de concertation (MOC).
    • En France, les activités récréatives, culturelles, sportives, représentent 46.913 établissements (soit 3% des établissements tous secteurs, à 99,2% des structures de moins de 50 salariés), 279.927 salariés (soit 1,7% du total des salariés) dont 42% de femmes (plus nombreuses dans les moins de 30 ans, 32% de temps partiels, avec des salaires moyens de 36.000e. pour les hommes (écart entre 19.700e et 56.000e), de 28.100e pour les femmes (écart entre 16.200e et 45.233e). Dans ce secteur, on compte plus de 90 Scoop et Scic. En Poitou-Charentes, ce secteur représente 2,1% des effectifs nationaux et, 1,5% des effectifs régionaux : 5799 salariés).

    Ce secteur apporte une meilleure connaissance du citoyen, habitant, consommateur à travers ses questions : S’adresser à l’autre, c’est lui faire vivre quelque chose. A quel moment dans nos démarches créatives on incorpore le public (ce quatrième acteur, complice de l’auteur, des acteurs professionnels, du metteur en scène) ? Comment interroge-t-on les lieux institutionnels, lieu du protocole (la commande publique) ? Comment faire émerger l’inné dit, faire éclore l’autre non comme intrus (vécu occidental), mais comme correspondant (corps respondant) comme harmonique des lois poétiques à la manière des orientaux (Iran, Perse …). S’adresser à l’autre, c’est aussi comment faire œuvre collective, comment mutualiser les gestes créatifs, comment faire vivre la démocratie cognitive et la démocratie participative au sein des collectifs d’activités de production de spectacles vivants, d’audiovisuels, d’arts plastiques.

    Cet univers est de plus en plus sollicité pour réaliser des médiations concernant l’évolution de la Société : ainsi le théâtre du Merlan (Marseille) coopère avec l’hôpital de la Timone (Marseille) autour de l’identité corporelle (« Le corps Transparent »).

    Les industries de la culture, de l’information et de la communication (ICIC) connaissent depuis la fin des années quatre-vingt de très importantes mutations. Elles donnent lieu à des phénomènes, parfois spectaculaires, et largement commentés par les médias, les « experts », les responsables politiques et les décideurs économiques. Parmi les thèmes les plus fréquemment discutés peuvent notamment être cités : les mouvements de libéralisation ; les vastes opérations de rapprochement entre groupes industriels et pôles financiers conduisant, sur fond de mondialisation, à un niveau de concentration inédit ; les mouvements d’idées et d’acteurs autour de l’exception et de la diversité culturelles ; le développement de nouveaux produits culturels, informationnels ou communicationnels accessibles par Internet ou à partir d’autres outils tels des téléphones mobiles ; les mouvements de contestation des offres marchandes qui se marquent par le développement de petites structures de production s’adressant à des micromarchés mais aussi par le développement du piratage ; la redistribution des cartes entre offreurs de contenus, acteurs des logiciels, fabricants de matériels et opérateurs de réseaux ; le développement de formes de contenus, telle la « télé-réalité », que l’on peut observer depuis quelques années en Europe. Philipe Bouquiillon

    2.2. L’intelligence créative 

    La création, mot emprunté au latin création (procréation) est apparu vers 1220 (à peu pré simultanément qu’innovation, 1352) ; il était employé au sens religieux (la création divine) pour se laïciser au XIV° siècle pour devenir « l’action d’établir une chose pour la première fois ».

    Les processus de détour
    Les étapes de la création
    L’imprégnation de la réalité actuelle (Guy Aznar)La divergence
    La destruction
    La convergenceL’évaluation
    La préparation (Graham Wallas)Cerner le problème Intégrer les données du problème et ses contraintesProjection dans l’imaginaire Associations libres
    L’incubationDécontextualiser
    Décensurer
    Reformuler
    Parler par images
    Décrocher
    Penser autrement, s’éloigner,
    Casser le problème,
    Rendre familier l’insolite, rendre insolite le familier
    Proposer une nouvelle forme
    Croiser les items, les propositions,
    L’illuminationL’imagination est la bienvenue,
    Le regard naïf, l’œil neuf. 
    Rêveries imaginaires,
    Emergence d’un nouvel agencement
    La solution surgit, des constructions imaginaires apparaissent avec les contraintesLa capacité à réaliser
    La vérificationLe discernement, la compréhensionL’adaptation à la réalité

    La connaissance humaine sur la créativité a fait de grands bonds ces dernières années : nous résumons dans le tableau ci-après, les approches de Guy Aznar et de Graham Wallas décrivant des processus inductifs de la personne créative, complémentaires des processus déductifs du chercheur.

    2. 3. Les créatifs culturels en France   [4]

    L’étude sur les créatifs culturels français s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur les créatifs culturels en Europe lancée par le club de Budapest en 2003, à la suite de l’étude américaine de Paul H. Ray et Sherry Anderson, publiée à New York en 2000. La pensée hégémonique en occident ne s’intéressait qu’à un seul moteur de production et de développement de la Société : l’association de la technologie et de l’économie (qui avait conquis une position prééminente), la culture se présentait comme un simple sous-produit du système technico-économique ; il en va de même de l’individualisme consumériste, des équilibres sociaux et environnementaux de la planète … Aujourd’hui la culture est reconnue comme l’élément structurant fondamentalement toute société, comme condition d’existence d’une Société. Cet espoir de création d’une nouvelle société par la culture est sans doute la première raison des recherches sur les créatifs culturels. Ainsi la montée de l’ « individualisme consommateur » est certes un repli égoïste au détriment de tout sentiment de solidarité avec autrui, mais n’exprime-t-il pas également la volonté de chaque individu de reconquête de son autonomie dans la construction de son identité, le recentrage sur l’être plus que sur le paraître et l’avoir, une méfiance à l’égard d’institutions agissant de l’extérieur sur son mode de pensée, la valorisation de solidarité de proximité, la construction d’une société multiculturelle, le souci d’un vivre ensemble plus harmonieux de la paix ?
    Des transformations majeures à l’œuvre dans la société française sont sans doute le fait des créatifs culturels :

      • 1. écologie : consommation responsable, prise de conscience de la crise climatique et énergétique, responsabilité sociale et environnementale ;
      • 2. place du féminisme : parité femmes hommes dans la vie politique et dans les entreprises, rendre visible les violences conjugales ;
      • 3. être plutôt que paraître et avoir : refus du modèle fondé sur la compétitivité, l’argent, la célébrité ;
      • 4. développement personnel et spirituel : hausse des pratiques des arts martiaux, demande de spiritualité ;
      • 5. implication sociétale : augmentation du nombre d’associations, de bénévoles (8 millions en 1990, 12 millions en 2006), de groupes de militants (les enfants de Do Quichotte, Réseau éducation sans frontières, AMAP) ;
      • 6. ouverture multiculturelle : musiques du monde, mariages mixte, lutte contre les discriminations.

     
    Les créatifs culturels se distinguent par une sensibilité concomitante aux six dimensions ci-dessus évoquées : ils représentent 17% de la population française composées également de 21% d’alter créatifs (proches des premiers, sans cette quête spirituelle), de 23% de protectionnistes inquiets, 20% de conservateurs modernes, 18% de détachés sceptiques. Ils sont plutôt jeunes (entre 19 et 49 ans), constitués de 64% de femmes (50% en moyenne nationale), vivent en foyer avec enfants (70% d’entre eux contre 61% population France), connaissent une forte proportion d’universitaires (30% contre 21% population France), et sont plus nombreux à vivre en région Parisienne et dans l’Ouest de la France (également jeune). Les créatifs culturels ne veulent ni faire fortune ni devenir célèbres, ni avoir du pouvoir sur les autres : ils adaptent des comportements individuels plus responsables vis à vis de leurs semblables, de l’environnement, s’impliquant sociétalement dans leur lieu de vie, en choisissant de vivre plus simplement loin des mirages de la Société d’abondance. Ils sont pionniers d’un néo individualisme engagé qui redonne toute sa place à la Nature, et à la transcendance.

    2.4. Une rupture culturelle [5] est celle de la participation des acteurs 

    … qui suppose de juger les actions à l’aune de l’amélioration de la situation, sur la capacité des acteurs de rendre compte des progrès accomplis (accountability). Le Wifi, ouvert aux voisins, permet de se passer des providers (compagnie de télécommunication). Les notations scolaires devraient porter sur les flux de connaissance et non sur les stocks…Mais surtout cette nouvelle culture est étayée par de nouveaux partenariats (partenariat public-privé), des « soft laws », décidées selon un processus de confiance entre acteurs concernés, par exemples :

    Individus/ménages : Nouvelle diasporaEntreprisesCollectivités localesInternet SocietyOrganisations Internationales
    Individus : Combost,Flick, Twango…Facebook, MyspaceMénages : Meetic, Ber, ParshipIso 9000-9001 (Contrôle/qualité, 2 millions d’entreprises) Iso 26000 (responsabilité sociétale)Iso 14000-14001 (comportements environnemen-taux) Réseau de villes Créatives, des Régions Créatives.ICANLe Génius bar d’AppleOIT, OMS, OMC, ITU OIT.IRS (blanchiment de l’argent)

    Source : Christian Lemaignan

    Ces « soft power »sont l’expression particulière des territoires directs, expression d’une volonté des différentes parties prenantes de penser, réaliser, administrer ensemble des biens publics (et privés). L’essor et la portée de cette nouvelle gouvernance participative relève de cette culture directe, étayée de créativité, bouleverse les modes de régulation sociétales :

      • Les parties prenantes utilisent les principes volontaristes et non contraignant pour laisser les forces du marché et de la société avaliser ce type de régulation : les soft laws parfois se transforment en hard laws par le parlement (exemple en matière de protection de l’environnement) ;
      • Les Think Tank entrent en force dans une gouvernance de type digital, sur un pied d’égalité avec les élus et les administrations. Le multi-stakeholders prend le dessus sur le mode classique multilatéral des élus.
      • La co-création, comme forme de participation (Linux, Blog, YouTube), devient dominante avec des protocoles d’accountability, c’est-à-dire un système performant qui devrait rapporter les progrès accomplis en toute transparence.
      • La mobilité, les réseaux de communautés, effacent la notion de centre au bénéfice de l’animation et de la gestion des flux, favorisant une nouvelle diaspora connectée (voir le tableau ci-dessus).

    Mettre le consommateur au travail [6]. Où trouver une main-d’œuvre abondante, motivée et bon marché pour émettre un billet de train, concevoir une publicité ou dépanner une liaison Internet ? Une solution, promue par le marketing et soutenue par les technologies, consiste à mettre le consommateur au travail. La coproduction dans les services est avérée depuis longtemps. Pourtant, la sociologie s’est rarement penchée sur l’activité même du consommateur. Partant de situations quotidiennes dans des services marchands (transports, banque, distribution, loisirs, restauration, médias, culture, médecine, formation, etc.), on peut identifier trois formes de mise au travail du consommateur : l’externalisation de tâches simplifiées, la captation de productions bénévoles et la délégation du travail d’organisation. Outre l’extension du self-service, le consommateur se fait tour à tour concepteur, marketeur, prescripteur, publicitaire, producteur, réparateur, formateur et même manager. Qu’il travaille pour consommer ou qu’il produise pour avoir le plaisir de travailler, son activité est organisée dans un rapport social nouveau qui crée de la valeur pour l’entreprise. Mais comment faire travailler un consommateur alors qu’il n’est ni un professionnel ni un employé ? Peut-on organiser, prescrire et « manager » son activité ? Faut-il le former ? Que fait-il réellement ? Consent-il à travailler ? Quelles sont les formes de coopération, de conflit et de régulation dans cette division du travail spécifique ?

    2.5. Au second semestre 2006, le nombre de créations d’entreprises

    … ex nihilo dans les secteurs technologiquement innovants s’élève à 5 237 unités, contre 5 485 au second semestre 2005, soit une diminution de 4,5 %. Il s’agit de la première baisse constatée depuis plusieurs années. Le nombre de créations d’entreprises ex nihilo dans l’ensemble de l’économie ayant encore augmenté (+ 2,1 %), la part relative des créations dans les secteurs technologiquement innovants est, à nouveau, en léger recul (4,9 % contre 5,2 % au second semestre 2005). Elle s’éloigne de la proportion atteinte (6,5 %) au cours des années 2000 et 2001. Près de 74 % des créations d’entreprises nouvelles dans les secteurs technologiquement innovants sont intervenues dans les services informatiques (réalisation de nouveaux logiciels, étude de configurations informatiques, traitement de données, etc.).
Fin décembre 2006, les effectifs salariés dans l’ensemble des secteurs technologiquement innovants s’élèvent à 1 574 milliers de salariés. Après quatre années de baisse, les effectifs augmentent de 1 876 salariés (soit + 0,1 %) par rapport à décembre 2005.

    Les théoriciens de l’économie créative constatent l’affaiblissement du modèle hiérarchique et linéaire de la production industrielle, qui enchaîne dans une séquence rigide conception, production, distribution et consommation.
    Le modèle de l’économie créative est décentralisé, multipolaire et beaucoup plus rapide. Exemple : les logiciels libres, les jeux vidéo ou l’industrie des voyages. La demande modifie l’offre, l’utilisateur devient créateur, initiateur d’un produit différent ou nouveau. (Howkins)

      • L’économie créative implique la maîtrise de la propriété intellectuelle sous toutes ses formes : droits d’auteurs, brevet ou marque. Immatérielle et mobile, la propriété intellectuelle est la monnaie d’échange principale.
      • La théorie de la classe créative attribue un rôle déterminant à un ensemble d’individus dotés d’un fort capital de connaissances : scientifiques, ingénieurs, architectes et designers, éducateurs, artistes, musiciens et gens du spectacle dont la fonction économique est de créer de nouvelles idées, de nouvelles technologies et/ou du contenu créatif nouveau. La capacité d’une ville à attirer et à conserver ce capital humain devient l’enjeu de fond de la concurrence métropolitaine. (Florida)
      • L’observation oblige à constater au sein de territoires européens une polarisation croissante entre ces communautés à fort capital social et éducationnel et d’autres qui en sont privées ou moins pourvues : groupes issus de l’immigration, jeunes sans emploi ou chômeurs de longue durée, souvent identifiés à des territoires eux-mêmes défavorisés. La culture peut jouer un rôle important pour redonner une forme de pouvoir à ces communautés et à ces territoires. La notion de ville créative trouve là sa limite et son principal défi. Marc DONDEY / 05.03.09

    Ce capital social identifié à travers le groupe professionnels des « cadres et professions intellectuels supérieurs » (PIS), met Paris en tête des villes de France avec 36,3% de ce groupe de population (alors que Paris représente 19,2% de la population), puis viennent Toulouse, Grenoble qui devance Lyon, Montpellier et Rennes (villes qui n’ont guère subies de restructuration industrielles) mais qui ont bénéficié de l’héliotropisme ou de l’or blanc (Grenoble). Enfin Lyon devance nettement dans l’économie de la connaissance les deux autres aires urbaines millionnaires, Marseille Aix-en-Provence et Lille. Rouen, Douai-Lens, Valenciennes occupent les trois dernières places.

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    3. Economie créative des territoires

    Un territoire est un ensemble d’élément de la nature (terre, fleuves, montagnes, lacs, mers…) qui offre à des groupes humains un certain nombre de ressources pour vivre et se développer… on sait qu’à cette définition de géographe (le paysage, le pays, le paysan…renvoient à la notion de surface), viennent se rajouter les notions d’espace administré (ceux des élus, des citoyens, espace du droit, des limites…), celui des activités pour qui le territoire est à géométrie variable ( celui des entreprises, des armées,…), celui des réseaux dont le territoire est virtuelle (collège invisible des scientifiques, internet,..).C.Lemaignan

    Dans les années 2000, de nombreux territoires sont en rupture d’activités : reconversion d’un bassin d’emplois, mutations économiques liées à un passage difficile vers le tertiaire supérieur, recentrage de grands groupes sur leurs métiers, exigence des fonds de pension d’une rentabilité à court terme. Aussi, sur la base des acquis antérieurs (maîtrise des connaissances, renouvellement des solidarités), les territoires incitent les citoyens à exploser de Créativité dans tous les domaines : artistiques (art contemporain, arts de la rue), culinaires (les saveurs des terroirs.), artisanaux (soutenus par une politique patrimoniale), naturels (parcs, jardins,), entrepreneuriaux (nouvelles activités liées aux TIC, liées aux biotechnologies, aux industries de pointe). Ateliers de la création dans les territoires, soutien aux micros projets, renouvellement des festivals, démocratie participative permettant l’expression de la société civile, favorisent l’émergence de nouvelles logiques territoriales. Cette nouvelle approche sous-tend une pensée complexe, étayée de responsabilité sociale, dans le cadre récemment retrouvé du développement durable.

    La Créativité sociale, culturelle, économique fait grandir et génère du sens dans nos territoires en mutation : elle permet le passage de la civilisation du bonheur basée sur l’avoir, à la civilisation de la communication basée sur le savoir, à la civilisation du « vivre ensemble » basée sur l’être.

    Nos observations [7] de terrain nous ont conduit à identifier : 
    Les trois types de logique territoriale permettant de développer la création :

      • une logique interstitielle, favorisant l’émergence de projets innovants là où une niche technologique et/ou commerciale permet d’ouvrir une brèche, entre deux ensembles, soutenus pour certains par une plate-forme d’initiative locale.
      • une logique d’hybridation, lorsque le territoire accueille des activités, venant soit compléter, soit se greffer sur celles existantes 
      • une logique de « turbulence économique positive, ou de foisonnement économique ». Cette turbulence économique est rendue possible car elle s’étaye sur une expérience de confiance (coopération) développant des partenariats entre institutions (et leurs acteurs) qui favorisent plus le soutien au développement d’entreprises existantes, l’accompagnement à l’émergence de nouvelles activités, au bénéfice de tous, principalement du territoire.

     
    Les trois formes d’expression de l’individu créateur : l’être créateur, l’individu créateur en société, l’encastrement social du créateur (voir ci-dessus 1.5.).
    Les trois catégories de régulation territoriale, permettant de gérer le changement : régulation spontanée, régulation de maintien, régulation de développement.
    Bien sûr, l’emboîtement de ces types de logique, de ces formes d’expression, de ces catégories de régulation, peut s’opérer de différentes façons. Il est clair qu’il faut mobiliser l’intelligence économique et sociale pour construire un territoire créatif : la valorisation du capital économique formé de l’ensemble des ressources matérielles et immatérielles dépend d’un capital humain qui sera volontairement engagé dans la production d’un futur voulu.

    3.1. Nous proposons, ici, de croiser ces trois formes de création (1.5.) avec les deux types de territoires 

    Celui de projet, celui créatif, puis de poser au croisement les questions en débat :

    Territoires :Trois formes de la création (voir 1.5.) :Territoire de ProjetTerritoire Créatif
    Expression :l’être créateurLa réciprocité, le principe de symétrie :Donner-rendre-recevoirCréer, c’est donner aux autres la possibilité de se rencontrer, partager une émotion, de purs moments de grâce. La création comme réponse d’amour, comme fontaine qui donne sans vanité.
    Production :l’encastrement social de la créationL’innovation advient dans un ensemble de possibles pré tracés ;L’innovation bouleverse le fondement des ensembles connus pour définir un nouvel horizon pratique et théorique
    Révolution :l’individu créateuren SociétéLe primat de la société sur l’individu qui subit inconsciemment le jeu social, fait de contraintes qui le dépassent ; son engagement est de lutter contre pour répondre à des besoins universels.Les individus font des choix liés à leurs préférences stratégiques, et modèlent ainsi la Société : ils veulent sortir de l’ennui donné par la Société de marché…

    Dans le territoire de projet, l’être créateur est plus dans une attitude du « don contre don », tandis que dans le territoire créatif, il sera dans le partage émotionnel, favorisant la rencontre des humains autour d’ une réponse d’amour. Lorsque la production de création répond à une commande, elle s’insère dans un ensemble de possibles (exemple dans la santé), elle peut bouleverser le fondement des ensembles connus (exemple : aménagement urbain audacieux, transports collectifs grande vitesse). Enfin certains créateurs s’engagent pour lutter contre une injustice sociale (rénovation de quartiers accompagnée par un plasticien), ou une cohésion sociale en danger (Bruit du Frigo à Mézières en gâtines, mobilisant les habitants pour renouer un contrat social en faillite du fait de l’ouverture d’une déviation autoroutière délaissant la commune de ses anciens « clients » captifs, créant un vide au cœur de la commune).
    Les territoires créatifs sont ceux qui

      • Développent de l’innovation à travers l’apport de technologies nouvelles (Biotech, Matériaux, Energie, TIC), de formation (apprentissage) pour répondre à de vrais besoins, favorisant la création d’activités, innovantes : clusters, pépinières d’entreprises, CEA scoop,…en sont les outils dédiés.
      • Coordonnent les forces vives, entreprenantes à travers des animations, des coopérations autour de projets collectifs, montage de projets, favorisant la dynamique du territoire.
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    3.2. La notion de proximité

    Elle demeure au cœur de nos interrogations (Stéphane Cordobés). Ainsi R. Suire, en décrivant les conditions favorables à l’innovation – son encastrement social et territorial -, souligne l’importance des liens qui se créent au sein de ces groupes hétérogènes qui doivent avancer ensemble : entre autres la nécessité d’établir des « liens forts », facilités par la présence en un même lieu et garant de cohésion. A contrario les « liens faibles » tels qu’ils existent dans des réseaux sociaux, lesquels sont dissociés de la notion de proximité et reposent sur l’accessibilité, seraient plus fragiles. Dès lors, on comprend l’importance pour un territoire, pour maîtriser l’hétérogénéité du réseau sociétal, de tisser des liens localement. De l’autre, pour démultiplier les possibilités d’échanges, la nécessité pour le territoire de favoriser les externalités relationnelles. Loin de devoir trancher dans ce débat, il paraît au contraire intéressant de prendre en compte ces deux dimensions : la créativité nécessite sans doute une approche multiscalaire autrement dit à travers l’établissement d’échanges et de coopérations locales – territoriale – et globales – réseaux mondiaux. Outre les liens entre acteurs, ce sont également les liens entre territoires qui sont concernés. Ces questions d’organisation spatiale de la créativité, nous conduisent inévitablement à la question de sa gouvernance. Qu’est ce qu’un territoire performant en termes de « gouvernance créative » ? Le terme de gouvernance créative présent chez C. Lemaignan [8] cherche à répondre à l’interrogation suivante : est-ce que « la relation entre créativité et territoire [n’est issue] que de l’individu (…) [ou] portée (…) par une ambiance territoriale » ? C. Lemaignan met en lumière le fait que la gouvernance créative ne peut pas faire l’impasse sur « les personnalités » jouant le rôle de médiateur, ni sur les démarches de démocratie participative. En effet, les principes de la démocratie participative et d’une démarche coopérative horizontale semblent favorables au territoire créatif. Pour créer une « ambiance propice » C. Lemaignan prescrit la synergie entre les acteurs chargés d’accompagner les porteurs de projet, la diversité, la transdisciplinarité, la tolérance, le développement d’un regard nouveau, l’hybridation et l’ouverture, le brainstorming, une pédagogie au service du développement de la créativité et enfin les partenariats publics/privés. On l’a vu des actions de ce type sont déjà à l’œuvre. Encore faut-il souligner que la nature même de la créativité oblige à penser la gouvernance au-delà ou en dehors des périmètres territoriaux institutionnels. On peut évidemment penser à des logiques interterritoriales telles que Martin Vanier [9] les prône. Sans doute faut-il aller plus loin encore pour penser gouvernance et organisation des réseaux eux-mêmes. Ce travail reste à faire.

    3.3. Les petites villes créatives en Poitou-Charentes :

    • Les limites entre Petite ville et Campagne [10] se recomposent actuellement sous la poussée notamment du mouvement écologiste mais aussi de la réflexion sur les services à la personne, concernant tous les deux la question de la proximité :
      • tout d’abord, celui sur l’urbanité a la campagne : quel rôle tiennent les villes dans la proposition de services, de commerces diversifies, de lieux de socialisation et de rencontres culturelles… par exemple, quelle est la place des nouvelles technologies dans ce rôle ?
      • et ensuite, celui sur la ruralité a la ville : comment les villes accueillent aujourd’hui l’agriculture urbaine (jardin familiaux ou partages, réserves foncières destinées a l’agriculture voire a l’agroforesterie…) et par exemple favorisent le rapprochement entre les producteurs et les consommateurs ;
    • Les petites villes peuvent-elles dynamiser les espaces du territoire :
      • des espaces de vie : ensemble des lieux fréquentés (travail loisirs, commerce) ;
      • des espaces sociaux : ensemble des interrelations et relations sociales spatialisées (groupes, acteurs,) ;
      • des espaces vécus qui intègrent les deux premiers, et y ajoutent des valeurs psychologiques qui y sont projetées et perçues (Armand Frémont) ?
    • Les petites villes créatives développent-elles plusieurs fonctions, en réaction face aux mutations sociétales, d’interrogation de l’existant, des multi-usages, des moments de la vie qui s’y exercent (en particulier entre les jeunes les adultes les retraités actifs, les personnes âgées :
      • une fonction d’intégration des publics fréquemment en situation instable du fait de rénovations, de destruction reconstruction, de la ville et des parcours chaotiques tant professionnels que familiaux (espaces de vie) ?
      • une fonction d’opérationnalité (place de la commande publique) dans l’accompagnement d’un aménagement, dans l’organisation du « Beau », dans la transformation non plus des espaces publics ou collectifs, mais des temps publics, des temps collectifs (espaces sociaux). Une fonction de développement de l’innovation à travers l’apport de technologies nouvelles (Biotech, Matériaux, Energie, TIC), de formation (apprentissage) pour répondre à de vrais besoins, favorisant la création d’activités,
      • une fonction de rayonnement, car partant d’une situation locale vécue le projet créatif est favorisé par des lieux de proximité, de solidarité directe, de cohésion sociale favorisée par des élus locaux engagés et un milieu associatif dense permettant aux habitants d’élaborer des projets collectifs (espaces vécus) ;  
        Exemples : Mazières en Gâtines (Le bruit du frigo), Rouillac, Esnandes, Bréville, Montmorillon, Lezay
    • Comment les petites villes créatives….
      • Prennent en compte la durée (entre l’éphémère et le temps long), le temps des expériences du fait même :
        • de l’apprentissage cognitif : nouvelles données sociales, changements climatiques, le tout citadin, changements techniques et normatifs ;
        • de l’apprentissage comportemental : changer nos habitudes non écologiques, notre mode de consommation (les AMAP) ;
        • de l’apprentissage collectif : fait de concertation, de participation des habitants, acteurs qui parfois avec leurs mobilités transforment les quartiers ou les hameaux… et de coordination des forces vives, entreprenantes à travers des animations, des coopérations autour de projets collectifs, montage de projets, favorisant la dynamique du territoire.
      • Réenchantent la ville selon une démarche qui va de la reconnaissance de l’individuation, de l’individu personne responsable, associé pour faire Société (à l’encontre de l’individualisme dissocié) à la construction d’un imaginaire collectif reprenant fréquemment les symboles ancrés dans notre civilisation (le mariage, le château, les jardins des histoires du monde, les bambous, le feu…).
      • Promeuvent la fonction de Médiation de proximité qui doit se maintenir sous peine de voir réapparaître des dysfonctionnements sociétaux (délinquance, isolements…). C’est la question du sens qui prend effet dans le mouvement et devenant inoubliable, à condition qu’il articule les expériences du passé aux horizons d’attente (Paul Ricœur), horizons d’attente éveillés par la créativité qui révèle des lumières d’espoir aux habitants, aux citoyens.

    Exemples : Thouars, Bouillé St Paul, Pougne-Hérisson, Vouzaille, Parthenay, Sauzé-Vaussais (un accompagnement de Pixel13), Ségonzac (Cittaslow, villes lentes)

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    4. L’Economie créative engage de nouvelles politiques 

      • Une politique éducative  [11] : De même que le processus éducatif n’est pas d’abord une affaire d’accès au savoir, mais bien plutôt une manière de poser la question, fondamentale, du Désir de Savoir qui doit animer l’élève (améliorer l’accès ne changera pas une virgule du désir de savoir). De même, le processus de création pose la question du Désir de Créer. L’apprenant est soit doté par la nature, par l’environnement familial d’un tel désir, ou soit soutenu par un système éducatif attentionné pour le faire naître et l’entretenir (Philippe Breton).
      • Une politique culturelle : Pour Pierre Michel Menger [12], dans des mondes fondés sur la recherche de l’excellence et la production de biens publics, par exemple celui de l’art mais aussi celui de la connaissance, il va de soi d’admettre la compétition comme une nécessité. Il l’admet même comme une vertu, quand celle-ci conduit les individus à se découvrir eux-mêmes dans l’effort créatif. L’inégalité, lorsqu’elle est fondée sur ce processus de différenciation « horizontale », est nécessaire. Comme le devient la hiérarchie des objets culturels eux-mêmes : « On ne peut pas éternellement dire que tout se vaut, plaide-t-il. C’est la meilleure manière de perpétuer les inégalités. Les loisirs sophistiqués sont des loisirs plus variés, qui obligent les individus à se former et à se confronter à des lectures, à des cultures plus élaborées. » Les mondes artistiques sont en effet gouvernés, plus que les autres, par la compétition et l’inégalité. Non pas celle des origines sociales mais celle des destinées. Ceux qui s’y engagent, souvent à partir des mêmes points de départ, divergent en effet lentement, les uns vers le succès, les autres vers l’échec. "Le grand artiste, reconnaît Menger, est celui qui a un degré de liberté élevé par rapport à la configuration dans laquelle il se trouve. Il peut imposer quelque chose.” Gilles Bastin [13].
      • Une politique de communication : Les dérives contemporaines de la communication nous renvoient, en miroir, une des questions essentielles de notre temps, celle de la représentation de l’Homme et de la Société, de l’ère du « désenchantement ». Car si l’homme est bien un être communicant structuré par cette pulsion de « sortir de lui », ce n’est pas pour autant que les débordements utopiques de la communication en fasse l’unique point de vue sur le monde (« press people » ?).
      • Une politique d’individuation psychique et collective : Lorsque les Sumériens (B.Stiegler) inscrivaient les premiers hiéroglyphes sur les tablettes de cire, ils vivaient sans probablement la percevoir, une mutation décisive de l’humanité. L’apparition de l’écriture qui s’étend sur une très longue période : grammatisation, formalisation, échanges symboliques, stabilisation des dispositifs hypo mnésiques, notation scripturaire et littérale du langage, c’est-à-dire du milieu associé le plus relationnel et le plus commun. N’en est-il pas de même des milieux créatifs ?
        La Société de Création permet de redéfinir les conditions dans lesquelles sont formés les nouveaux modes de vie et sont trans-formés les modes de vie existants, nouveaux modèles d’individuation.
        Les êtres humains sont spontanément créateurs : ex-sister, c’est à dire se projeter hors de soi, c’est déjà entreprendre, et apprendre, comprendre, parfois surprendre…(B.Stiegler). Il arrive qu’il faille entreprendre de fonder l’entreprise humaine, c’est-à-dire l’individuation psychique et collective de fonder comme Thales, Solon (Grèce) cette IPC (individuation psychique et collective) à laquelle ils donnèrent le nom de Polis, que les Romains appelèrent ensuite civitas, c’est à dire un nouveau rapport entre le psychique et le collectif. L’enchantement, comme projection du désir, est la seule possibilité de transformer l’intérêt individuel en intérêt collectif. Le dynamisme social induit une transformation permanente des modes de vie, cette transformation est le résultat d’un processus d’individuation psychique et collective, ce en quoi consiste l’Humanité. La communauté humaine planétaire ne s’en sortira que si elle sait « se situer du côté de l’être » plutôt que de l’avoir (faire mieux avec moins). La croissance qualitative, c’est la croissance qui ne repose pas sur le toujours plus mais toujours mieux, et qualitativement, avec moins, c’est-à-dire aussi par une meilleure redistribution, en particulier entre le Nord et le Sud » (Robert Lyon).
      • Une politique de civilisation nouvelle : La civilisation occidentale a provoqué le développement inter corrélé de la science, de la technique, de l’économie, du projet, du capitalisme qui ont apporté des bienfaits incontestables mais également des dangers mortels pour toute l’humanité. Voici une civilisation qui produit bien des éléments d’autodestruction et prétend défendre la planète en même temps. Elle est en crise d’épidémie de grippe aviaire de nappes phréatiques polluées d’usage de pesticides, d’objets non réparables, d’intoxication consumériste, de développement de l’administration…Un grand mal être psychique s’installe au cœur de ce bien être matériel.
        L’absence de véritable alternative nous précipite dans l’alternance : la ruée vers les vacances, le recours aux spiritualités orientales, l’usage des remèdes temporaires qui dénotent le besoin d’un meilleur rapport avec soi-même et avec autrui. Ce qui règne désormais à l’échelle planétaire, c’est l’incertitude absolue sur le futur : il n’y a plus de futur, le présent est à rejeter, on se réfugie dans le passé… Si ce n’est l’apparition d’un monde multipolaire et créatif : l’alternative réside dans la capacité de l’humanité à engager une nouvelle renaissance, une véritable métamorphose civilisationnelle (Edgar Morin 2007)

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    ANNEXE

    • Industries culturelles et médiatiques : état des lieux (Bernard Miège).
      Une position fréquente et très actuelle de ceux qui interviennent à un titre ou à un autre dans les débats publics consiste à considérer que les Industries culturelles et médiatiques sont désormais sous pression. Sous pression des stratégies des groupes de communication multi- médias visant à accentuer la concentration, sous pression des techniques de l’information et de la communication (Tics), sous pression des exigences de la mondialisation. Toute une série de constats étayent plus ou moins ces propositions et tendent effectivement à les confirmer sans pour autant les éclairer ou en donner une explication argumentée. A cela, trois raisons au moins : 1° ils situent ces mutations dans la courte ou même très courte durée, alors que les industries culturelles et médiatiques ont une histoire plus que centenaire et se sont formées autour de traits spécifiques et originaux ; 2° ils ne tiennent pas compte de la grande diversité des productions culturelles et médiatiques industrialisées, ainsi que des pratiques des usagers-consommateurs ; 3° ils en déduisent des « effets » directs, automatiques, quasi mécaniques : restriction de la liberté de création et d’expression ; disparition des cultures nationales ou alternatives ; réduction de la variété, de la diversité et de la pluralité des produits offerts, alors que la complexité est la marque autant des stratégies des acteurs « majeurs » que des pratiques des usagers consommateurs.
      Comme il était envisagé depuis au moins une quinzaine d’années, les industries culturelles et médiatiques sont en train de prendre une place clé dans le système de production dominant ; elles deviennent un lieu essentiel de valorisation des capitaux ; de plus, elles sont indispensables à la poursuite du développement d’industries qui sont centrales aujourd’hui : en particulier les industries des télécommunications et celles de l’informatique qui, pour cette raison, entendent les mettre sous leur coupe, mais ont déjà essuyé quelques échecs pour ne pas avoir tenu compte de la nature même des produits culturels et informationnels, de leur dimension sociale-symbolique, qu’ils relèvent de la sphère de l’art, de celle de la culture ou de l’information, de la grande diversité des acteurs intéressés (les usagers désormais « pluriels » et bien sûr les différentes catégories de professionnels). On en a eu un exemple avec l’ « épisode » de la fin de 2005–début 2006 sur la question DADvSI (Droit d’auteur Droits voisins dans la Société d’Information) ; mais il faut s’attendre à bien d’autres épisodes du même genre.
      Dans ce contexte effervescent, la recherche, tout en suivant une actualité en perpétuelle agitation (coups de force de quelques grandes compagnies, effets d’annonces, innovations d’outils techniques tenues pour imminentes, actions de lobbying d’industries de contenus en place, propositions alternatives de nouveaux producteurs, déplacements des consommations), se doit surtout d’envisager quelques grandes questions, et notamment celles-ci :
      • les traits spécifiques des industries culturelles et médiatiques, tels qu’ils ont été établis, à savoir : autonomie de la création et de la conception, renouvellement régulier des genres et donc des concepteurs, dialectique du tube et du catalogue, diversité des produits en raison de la pluralité et de l’incertitude des valeurs d’usages, multiplication des modes de valorisation, positionnement des grandes firmes surtout au niveau de la diffusion, sont-ils appelés à se maintenir ou sont-ils désormais caducs ?
      • Les modèles classiques d’exploitation des produits industrialisés, autrement dit : le modèle éditorial (avec paiement du consommateur à la pièce) et le modèle de flot (avec surtout un financement provenant de la publicité) sont-ils dépassés ? D’autres modèles émergent-ils, et en particulier autour du portail ?
      • En raison de la difficulté de la supposée convergence à se concrétiser, en tout cas à se réaliser comme une dépendance directe de la technologie, va-t-on vers une simple déclinaison des produits culturels et informationnels existants dans les nouveaux supports, vers une adaptation ou vers une spécification (le produit est alors lié au support ; par exemple : la console de Sony avec Playstation 1 et 2) ?
      • Les marchés sont-ils appelés, non seulement à se segmenter comme c’est déjà le cas, mais à se distinguer entièrement, autrement dit à se fragmenter en filières différentes, entre ceux proposant un petit nombre de produits de masse avec une promotion intense et un marketing éditorial du type Harry Potter, une multiplicité de marchés différenciés et des marchés de « niche » avec même des offres où l’autoproduction serait de règle ?
      • Aux techniques publicitaires et autres dispositifs de promotion des marchés et de stimulation des attentes et des demandes, faut-il ajouter dorénavant de façon significative des techniques - issues du marketing - intervenant directement et significativement dans la conception des produits ?
    • Bibliographie :
      • Dondey Marc, auteur d’une bibliographie sur Jacques Tati, a dirigé le théâtre des Amandiers (Nanterre), puis le festival Musica à Strasbourg, etc. (article du 03/09/2009).
      • « Le travail du consommateur ». Ouvrage collectif, La Découverte : Introduction, 2009.
      • Caillet Bruno, Comtesse Xavier. L’invention des territoires directs par les gens ordinaires. Imprimerie Cachot. Genève.2009. 228 p. www.lehub-agence.com
      • Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement : Rapport sur l’économie créative 2008,
      • Les créatifs culturels en France, rapport collectif, éditions Yves Michel 2007 (132 pages).
      • Guesnier Bernard, Lemaignan Christian, « Le cercle d’or des territoires », l’Harmattan 2006
      • Lemaignan C. Créer son futur au sein des territoires, Editions de l’Actualité Scientifique Poitou-Charentes, 2007, 104p.
      • Lemaignan C. « Pensées pour le futur des territoires ». L’Harmattan 2010
      • Menger. P.M. « Le travail créateur : s’accomplir dans l’incertain », Gallimard 2009.
      • Macaire Elise, architecte, pré print 2010 Labo Espace Travail, ENSA Paris La Villette.
      • Martin Vanier, « Le pouvoir des territoires : essai sur l’inter territorialité », Economica, Paris, 2008.

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    le 27 avril 2011 par Christian Lemaignan

    Notes

    [1] Source : Rapport sur l’économie créative 2008, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

    [2] Les associations culturelles employeuses, au nombre de 31 000 en France, représentent 92000 emplois en équivalent temps plein, 430 000 bénévoles et 4,8 millions d’adhérents. Depuis 2000, des fédérations de ce secteur se sont liées à des chercheurs en sciences sociales pour réfléchir à leurs valeurs et à leurs pratiques.

    [3] En 2003 les industries créatives emploient 5,8 millions de personnes et réalisent un chiffre d’affaire de 654 milliards d’euros dans les différentes branches culturelles que sont la littérature, le film, la musique, l’architecture, le théâtre, les arts plastiques et la danse ainsi que dans les secteurs créatifs de la publicité, du design et des jeux vidéo. L’étude souligne d’une part l’ hétérogénéité des branches culturelles, et d’autre part leur identité commune car relevant du même secteur culturel et créatif, qui – fait surprenant, même pour de nombreux professionnels de la culture – représente 2,6% du Produit Intérieur Brut de l’UE. La contribution de ces industries à l’économie européenne est supérieure à celles des branches alimentaire (1,9%) et chimique (2,3%). Pour le commissaire européen Ján Figel les dépenses culturelles constituent de solides investissements. Rapport annuel sur les industries créatives en Europe 2007.

    [4] Editions Yves Michel 2007 (132 pages).

    [5] Bruno Caillet/ Xavier Comtesse. L’invention des territoires directs par les gens ordinaires. Imprimerie Cachot. Genève.2009. 228 p. www.lehub-agence.com

    [6] La Découverte : Introduction, « le travail du consommateur »2009

    [7] « Le cercle d’or des territoires » Guesnier Bernard, Lemaignan christian, l’Harmattan 2006.

    [8] Lemaignan C., Créer son futur au sein des territoires, Editions de l’Actualité Scientifique Poitou-Charentes, 2007, 104p.

    [9] Martin Vanier, Le pouvoir des territoires : essai sur l’interterritorialité, Economica, Paris, 2008.

    [10] Elise Macaire, architecte, Labo Espace Travail, ENSA Paris La Villette.

    [11] « Pensées pour le futur des territoires » Lemaignan Christian. L’Harmattan 2010.

    [12] « Le travail créateur : s’accomplir dans l’incertain », P.M. Menger.Gallimard 2009

    [13] Article paru dans l’édition de Le Monde du 02.05.09


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