Qui doit s’adapter ?
La question est essentielle dans un monde numérique acentré, incertain, improbable. L’analyse proposée par Fred Cavazza pêche par son caractère mécaniste et plusieurs oublis. Comme en bien des occasions : « il faut se hâter lentement » et veiller à la diversité.
Mais ces vérités ne peuvent déboucher sur un raisonnement mécaniste privilégiant :
- Point de vue de l’entreprise et logique du cycle de produit.
- Engrenage « infernal » entre une innovation technologique et des mécanismes d’ajustements sans « amortisseurs » et « temps d’adaptation ». Classiquement ce dernier peut être plus long que la durée de vie du nouveau produit / service.
- Pédagogie, vision éventuelle et feuille de route opérationnelle certes d’utilité mais limitées dans un environnement où bien des coups sont permis ! Au moins elles rassurent.
Il est opportun de rappeler Joseph Schumpeter et son propos sur la destruction créatrice en particulier au vu de la confusion fréquente entre innovation, invention et créativité.
Ceci étant, on devrait explorer le parallèle avec l’attracteur de Lorentz : « montre comment les différentes variables du système dynamique évoluent dans le temps en une trajectoire non périodique.… Ce modèle est un système dynamique tridimensionnel qui engendre un comportement chaotique dans certaines conditions (par ex limites possibles sur la capacité de prédiction à long terme de l’évolution climatique et météorologique). » Cf aussi Théorie du chaos et effet papillon.
La course à l’innovation peut aussi tourner en rond (les start-up se copiant avec un léger décalage censé faire la différence).
D’autres valeurs de proximité (signaux faibles) se déploient progressivement et pas que dans le monde numérique de la mobilité. Elles viennent concurrencer le « bon » déroulement des stratégies d’entreprises.
- La population de l’entreprise dont la structure peut révéler des disparités humaines importantes dans l’acceptabilité du changement… La formation n’est pas toujours la meilleure réponse.… Même avec une vision d’avenir à partager !
- Dans un monde numérique acentré, instable et d’une certaine violence via par ex l’ubérisation sans prévenir… : avoir une vision d’entreprise tient plus du miracle, du pari, d’une capacité à anticiper, à prendre le sens du vent ; que d’une volonté ou démarche réfléchie ou managée ! Vision c’est être capable de prospective… hors l’horizon économique numérique est surtout de court et moyen terme.
- Ceci pour une raison simple : la très grande instabilité des repères habituels de l’entreprise… et pas seulement sur les tendances ou valeurs du moment, l’expérience utilisateur du consommateur. N’oublions pas l’instabilité des fonctions institutionnelles, réglementaires [1]… et aussi le rythme des innovations marginales chassant la précédente (présent dans les bulles start-up).
- Facile de dire « A vous de vous adapter ! » pour une grande entreprise… mais quid pour les milieux PME, artisan, commerçant… ancrés dans le local et la proximité !
- Au fait, n’oubliez pas de vous adapter au moins à 3 nouvelles contraintes qui sont aussi une façon de bien montrer au client qu’on le respecte !
- N’oubliez pas non plus de vous adapter à l’émergence de plus en plus vigoureuse des Communs… et il ne s’agit pas pour l’entreprise d’une simple concurrence de plus…
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Par Gabriel - 21/02/2018
Ok pour admettre que les licenciements face à une mutation numérique soit un « incontournable », mais même question que celle posée à un chef d’entrepris apposant sur les murs de son atelier une grosse pancarte : « Réussir du 1er coup » :
- Que faites-vous pour permettre à vos collaborateurs de réussir du 1er coup ? »
- Qu’est-ce qui a été mis en œuvre pour permettre aux salariés de ces groupes de s’adapter au numérique » ?
Sinon, trop facile de justifier les licenciements comme réponse ultime à l’incapacité de s’adapter au numérique…
Incapacité de qui ? Salariés… Chefs d’entreprise…Les collaborateurs sont embauchés en fonction de compétences attendues par leur employeur. Si évolution : obligation de l’employeur de former… refus impossible du salarié.
Il faut refuser le dictat « de la soi-disant » technologie… soulevé par certains comme inéluctable…
Ce n’est pas au salarié de se former « professionnellement » tout seul !
C’est au DRH de faire évoluer les grilles des compétences et des classifications, pour éviter des cascades d’augmentations. C’est le niveau général des compétences attendues et offertes qui s’élève de façon harmonieuse avec l’évolution technologique de l’entreprise.Conjointement à la formation, il faut mener à bien une négociation sur la qualification des métiers.
Arrêtons de parler de la Formation comme d’un truc qui semble normal, que l’on fait comme ça… L’entreprise qui respecte ses engagements d’employeur, doit prodiguer la formation adéquate à ses salariés ET s’assurer de la bonne mise en œuvre des acquis (l’évaluation « à froid » plusieurs mois après). « Toute formation génère un changement de comportement ».
Pour nombre d’entreprises, le Plan de formation s’articule essentiellement, d’année en année, sur quelques formation gratifiantes pour cadres, commerciaux, mais pour les ouvriers et employés les formations « basiques » peu gratifiantes sont de mise, régulièrement (telles que gestes et postures, caristes, etc.).
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