Résumé
Depuis 1945, l’agriculture française a connu une révolution technique plus radicale que celle de la
seconde moitié du XVIIIe siècle. La base de cette révolution a été la mécanisation, l’utilisation
d’intrants industriels et des biocides et « l’amélioration génétique » des plantes et des animaux. La
politique agricole a joué un rôle essentiel dans cette évolution, notamment les Lois d’orientation
agricole de 1960 et 1962. Fondée sur une perspective de modernisation de l’agriculture, cette
politique, hautement sélective, a exigé des investissements croissants en capital. Si bien que cette
agriculture a répondu aux objectifs de sécurité alimentaire d’après-guerre et a transformé le pays en
une grande puissance exportatrice de produits agricoles ; elle a également contribué à
l’appauvrissement et à la disparition d’un grand nombre d’exploitations agricoles familiales/paysannes.
Dans les années 1980, aux impacts sociaux de ce modèle de développement agricole se sont
ajoutées ses conséquences environnementales qui ont été au coeur de nombreux débats et
controverses publics remettant en question ce modèle dominant et appelant un nouveau contrat entre
l’agriculture et la société en France et en Europe.
Au Brésil, dans les années 1950/1960, le débat sur la question agraire a mis en évidence le retard de
l’agriculture nationale (notamment en raison de technologies « primitives »), qui a alors été divisée en
deux grands sous-secteurs. Le premier a été organisé autour des activités d’exportation tandis que le
second a été plus particulièrement orienté vers la production de subsistance et le marché interne. La
modernisation de l’agriculture qui a été établie à partir des années 1960 (la « révolution verte »
brésilienne) a, d’une part, assuré la transformation des techniques et l’augmentation de la production,
et, d’autre part, conduit à l’aggravation des inégalités et à une concentration foncière des espaces
agricoles du pays.
Dans les années 1990, on a observé un processus de reconnaissance de l’agriculture familiale dans
le pays. L’État a reconnu la division existante dans le secteur agricole brésilien, en séparant les
agriculteurs selon leur logique de production et d’orientation : agriculture non familiale liée à
l’agrobusiness, d’un côté, et l’agriculture familiale, de l’autre. Cette dichotomie, consolidée au début du
XXIe siècle, s’exprime par la présence de deux ministères (ministère de l’Agriculture et ministère du
Développement agraire) et représente une composante importante des politiques publiques agricoles
et de développement rural actuelles au Brésil.
Bien que l’agriculture brésilienne soit affectée par de considérables limitations structurelles, sociales et
environnementales, la croissance de la demande internationale et la hausse de la consommation
intérieure stimulent de plus en plus son expansion.
C’est dans ce contexte que les chercheurs veulent aborder lors de ce séminaire franco-brésilien un
certain nombre de questions liées à la situation agraire brésilienne et française avec les objectifs
suivants :
- 1) Encourager des réflexions critiques à propos des questions agraires au Brésil et en France, en
particulier celles liées à l’agriculture familiale/paysanne, sa situation et ses perspectives ;
- 2) Partager leurs résultats et proposer des interprétations sur les questions liées au développement
rural dans les deux pays, notamment sur celles relatives à l’agriculture familiale/paysanne ;
- 3) Favoriser les contacts et les partenariats entre les institutions françaises et brésiliennes afin de
développer des activités de recherche, des échanges et des coopérations scientifiques.
Mercredi 24 avril 2013
- 9h00 : OUVERTURE
Jean-Paul Billaud (Ladyss) et Hubert Cochet (AgroParisTech)
- 9h30 : 1re Session : « Réflexions sur l’agriculture familiale et paysanne
au Brésil et en France »
Discutant : Philippe Bonnal (Cirad/Fr)- Bernard Roux (AgroParisTech – Académie d’Agriculture/Fr)
- Maria de Nazareth Baudel Wanderley (UNICAMP – UFPE/Br)
- Marcel Jollivet (Ladyss – CNRS/Fr)
- Delma Pessanha (UFF – UFOPA/Br)
- 14h30 : 2e Session : « La politique agricole au Brésil et en France :
situation actuelle et perspectives »
Discutant : Jacques Rémy (UMR SAD-APT, Équipe Proximité - Inra/Fr)- Caio França (Gouvernement Fédéral/Br)
- Gilles Bazin (SADR – AgroParisTech/Fr)
- 16h00 : Pause Café
- 16h30 : 3e Session : « Les enjeux actuels sur la question foncière et la réforme agraire
au Brésil et en France »
Discutant : Éric Sabourin (Cirad/Fr)- Leonilde Sérvolo Medeiros (CPDA – UFRRJ/Br)
- Sonia Maria Pereira Bergamasco (FEAGRI – UNICAMP/Br)
- Paulo Moruzzi Marques (ESALQ – USP/Br)
- Yannick Sencébé (Inra – Dijon/Fr)
Jeudi 25 avril 2013
- 9h00 : 4e Session : « Agroécologie et agriculture durable au Brésil et en France »
Discutant : Guy Durand (Agrocampus Ouest/Fr)- Maristela Simões do Carmo (FCA – UNESP/Br)
- Magda Zanoni (Ladyss – CNRS/Fr)
- Stéphane Bellon (INRA/SAD – Avignon/Fr)
- Michel Streith (Ladyss – CNRS/Fr)
- 14h00 : 5e Session : « Approches théoriques et méthodologiques concernant le développement
agricole : des expériences de recherche au Brésil et en France »
Discutant : Claude Raynaut (CNRS/Fr)- Osmar Tomaz de Souza (PPGE – PUCRS/Br)
- Lovois de Andrade Miguel (PGDR – UFRGS/Br)
- Nadège Garambois (SADR – AgroParisTech/Fr)
- Julien Blanc (MNHN/Fr)
- 16h00 : PAUSE CAFÉ
- 16h30 : Table ronde : « Perspectives et scénarios pour l’agriculture familiale
française et brésilienne au XXIe siècle »
Animateur : Philippe Léna (IRD – MNHN/Fr)- Marc Dufumier (SADR – AgroParisTech/Fr)
- Gilles Maréchal (AMAR/Fr)
- Guy Kasteler (Confédération paysanne/Fr)
- Sergio Pereira Leite (CPDA – UFRRJ/Br)
- Caio França (Gouvernement Fédéral/Br)
- Afrânio Raul Garcia Jùnior (EHESS/Fr)
- Roberto Nascimento (NEAD/MDA/Br)
Inscription - Localisation
Lieu
Amphithéâtre Tisserand
AgroParisTech - Centre Paris Claude Bernard
16, rue Claude-Bernard, 75005 Paris, France
Renseignements et inscriptions : seminario.br.fr@gmail.com
En indiquant si la participation au séminai
re sera sur place ou via webconference
Coordination Brésil :
- Lovois de Andrade Miguel (Programa de Pós-
Graduação em Desenvolvimento Rural/
UFRGS) ;
- Maristela Simões do Carmo (Faculdade de
Ciências Agronômicas - Botucatu/ UNESP) ;
- Sonia Maria Pereira Bergamasco (Faculdade
de Engenharia Agrícola e Programa de
Doutorado em Ciências Sociais/ UNICAMP) ;
- Osmar Tomaz de Souza (Programa de Pós-
Graduação em Economia/ PUCRS) ;
- Paulo Moruzzi Marques (Programa de Pós-
Graduação em Ecologia Agrícola/CENA/
ESALQ/ USP) ;
- Magda Zanoni (NEAD-MDA/LADYSS-CNRS).
Coordination France :
- Systèmes agraires et développement
rural (AgroParisTech) ;
- Laboratoire Dynamiques sociales et
recomposition des espaces (Ladyss) /
CNRS, Universités Paris 1, Paris 7,
Paris 8 et Paris 10).