"Le territoire est un produit collectif, issu de rapports sociaux complexes, qui amènent à la construction d’un paysage, à des formes de savoirs et à des règles de reproduction…
- La connaissance partagée du patrimoine territorial est un moyen de redonner aux citoyens un rôle actif et la base nécessaire d’une conscience collective pour pouvoir modifier les modèles de développement. [3]
- Priorité à superposition, contiguité, discontiguité, concurrence, complémentarité, coopération… Interaction via communautés en réseaux numériques acentrés.
- La rupture est forte avec des référents spatiaux stables… autour desquels s’organisaient les relations sociales. A la fois par l’influence de la proximité et de la communauté associée sur la taille : pico-territoire (place du village, rue principale, moulon, quartier, vallon, sentier découverte, réseau petit patrimoine…), mais aussi du fait de leur instabilité (fin du projet associé, réduction du lien social…) et des options dans la création de valeurs.
- Les territoires sont aussi « nuages de données, captées, annotées et augmentées par les passants et les riverains » - Serge Wachter.
La notion de biens communs territoriaux comprend des aspects immatériels (des savoirs environnementaux, des modèles socio-culturels locaux, des milieux socio-économiques…) et des aspects matériels (des paysages urbains et ruraux, des infrastructures, etc.) ; elle renvoie plus particulièrement à la question des ressources et de la valeur d’usage…
- « Mettre en commun » (en référence à l’anglais « commoning ») ne peut pas être mis en pratique sans un processus de réappropriation des habitants, de développement de leur capacité à décider quoi produire et quoi consommer… [3]
- Cf Biens communs au quotidien…
- Pour qu’un Commun « parle », soit tangible, il faut la proximité et le rapport au quotidien, permettant de construire, d’animer une communauté agissante.
Nous appartenons tous à un ensemble intelligent, mouvant, auto-organisé : la multitude…
- La multitude, c’est vous, c’est nous, ce sont les utilisateurs, qui se précipitent en essaim sur un service ou un produit, et qui peuvent s’en éloigner tout aussi vite. La multitude est puissante, mais pas captive.
- Faire levier de la multitude, c’est le cœur de la puissance. Mais si ces entreprises (en monopole) cessent de jouer le jeu, la multitude détecte la tentation de la fermeture et de la prédation, puis s’échappe et file en masse vers un autre continent, vers le coup d’après.
- Avec l’optimisation des ressources liées au numérique, certains services deviendront gratuits, car il est devenu beaucoup plus efficace de faire levier sur sa puissance de création, de mobiliser cette grande nouveauté qu’est l’économie de la contribution, que de vouloir développer soi-même ces services. [4]
- Cette économie agit en univers instable, le gagnant d’un jour pouvant d’un coup, devenir le perdant du lendemain.
- La multitude devient alors le « filet de sécurité » et la possibilité de rebondir… Chaque noeud de la multitude (fonctionnant en grappes autour de sujets, de valeurs, de technologies, de modes de gouvernance partagées) peut devenir l’axe d’une subsidiarité en réseau.
Les initiatives basées sur l’autoproduction s’appuient sur de petits effectifs, de relations de voisinage favorisant l’interconnaissance et la sollicitation des individus dans les domaines de la vie locale. Ces réseaux mobilisent les compétences présentes sur place pour résoudre les différentes questions. Cette participation encourage les échanges de savoir, donne à voir les aptitudes individuelles au collectif et, encourage les apprentissages : c’est l’idée du « collectif de travail qui crée du collectif » [2]
- Innovateurs radicaux : ceux qui s’emparent des possibilités scientifiques et techniques offertes par le progrès technologique, pour proposer quelque chose d’inédit. Inventeurs, entrepreneurs ou même multitude, leurs propositions ne sont pas forcément technologiques. Elles ouvrent un régime d’échanges et d’interactions qui n’existait pas auparavant. Le monde ne s’explique pas uniquement sous la forme de chaînes logiques, hypothético-déductives. Dans les ruptures de la révolution numérique, c’est un régime d’urgence, une vision du coup d’après.
- Dans ce nouveau monde de la multitude : l’innovation est continue, les chaînes de valeur constamment réinterrogées, reconstruites, l’instabilité fondamentale. Les « nouveaux empires » sont justement ceux qui se réinventent le plus habilement, qui proposent constamment de nouveaux services, de nouvelles configurations d’échanges. [4]
- Créativité par originalité, singularité, insolite, étonnement, frottements, regards croisés, controverses, intuition, transgression, agilité…
- « La créativité est faite d’attention et de respect pour les petits faits de la vie. » - Francesco Alberoni
- « Créer, c’est renoncer au savoir et à la sécurité que ce savoir apporte, c’est donc toujours un risque, une transgression vis-à-vis de soi-même et de l’ordre social » - Marie-Anne Mariot.
- L’Innovation « rendre nouveau » concerne bien des domaines et peut se déployer en collectif à partir du Local / Proximité autour de projet, produit, service du quotidien.
Par exemple, faire cohabiter en toute tranquillité sur l‘espace public qui leur est commun diverses catégories d’usagers en y garantissant notamment la vie quotidienne et la mobilité des personnes pauvres, fragiles, en situation de handicap.
- Pour Tous : parce que, spontanément… nos politiques prennent d’abord en compte les usages considérés comme ordinaires et normaux… usages qui rétrécissent de plus en plus l’espace offert aux autres usages … s’appropriant de facto l’espace qui devrait être commun … c’est-à-dire « Pour Tous « .
- De telles politiques nous éloignent très loin de tous ceux qui devraient être au contraire au premier rang des priorités de nos sociétés.
- L’option est trop souvent négligée au bénéfice du plus fort (individu, lobby) - Cas du déploiement de l’accès au numérique en France, par refus du service universel. Dans d’autres cas, l’enfermement de la norme, de la règle bloquera le « Pour Tous ».
- A explorer comme bonne réussite Voirie-Pour-Tous
Le fonctionnement par projets citoyens avec construction ascendante… forment autant d’arènes, lieux « de confrontations concrètes d’acteurs sociaux en interaction autour d’enjeux communs »… favorisant des processus émancipatoires et revendication à l’autonomie.… Il y a double posture, à la fois réactive (résistance – le refus de la relégation) et proactive (création – la construction du projet de territoire), tournée vers la production de stratégies d’adaptation aux changements. [2]
- L’économie numérique est en train de sortir des écrans : les transformations se jouent jusque dans la définition des services publics, et même des États – « plateformes » pouvant s’inspirer des stratégies développées par les plateformes numériques s’ils veulent conserver toute leur pertinence au regard du public – c’est-à-dire de la multitude. [4]
- Adopter une posture de facilitateur plus que d’opérateur.
- S’organiser autour de micro projets locaux et non de services.
- Inclure des citoyens dès le départ, et non en fin de projets pour recueillir leur avis.
L’émancipation suppose une meilleure distribution des possibilités d’action et « la possibilité pour les personnes d’avoir prise sur les collectifs dont elles sont partie prenante ». [2]
- La gouvernance doit s’inspirer de : l’économie de proximité définit comme un mode d’organisation autour de la relation directe : entreprises avec consommateurs, entreprises entre elles, ancrage dans la vie locale. Son objectif est d’augmenter le bien-être en valorisant le territoire par les acteurs qui l’habitent et pour eux. Source d’emplois induits, vitalité du territoire, préoccupations environnementales… [5]
Garantir la reproduction des ressources favorisant l’émancipation et l’autonomisation ainsi que leur accès constituerait l’objet d’un « droit au local, à la proximité », c’est-à-dire d’un droit de l’individu à contribuer à la construction de son espace de vie, à le façonner et à y puiser du sens…
- Ceci avec une grande importance au vécu et au quotidien dans la réalisation de soi, tout autant que dans l’expression de la citoyenneté. [2]
L’ambition de créer une transversalité entre corps de métiers et catégories d’habitants, et l’objectif de structurer dans la durée une forme de coordination locale, vont dans le même sens.
- Volonté du collectif d’être force de proposition, porteur d’innovation, tout en défendant le patrimoine et le capital social, économique, culturel mais aussi naturel du territoire qu’il incarne : ainsi s’opère la « réappropriation » des lieux et des leviers d’action sur l’avenir, avec portée identitaire et culturelle.
- S’en déduit, une réappropriation des infrastructures d’exploitation des ressources locales afin de piloter la transition vers une meilleure autonomie… en construisant des systèmes de production localisés. [2]
- « Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d’être et de connaître… Débute une nouvelle ère qui verra le triomphe de la multitude, anonyme, sur les élites dirigeantes ; du savoir discuté sur les doctrines enseignées ; d’une société immatérielle librement connectée sur la société du spectacle à sens unique » - Michel Serres
- « Les mutations de notre présent bouleversent, tout à la fois, les supports de l’écriture, la technique de sa reproduction et de sa dissémination, et les façons de lire. Une telle simultanéité est inédite dans l’histoire de l’humanité. » - Roger Chartier.
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