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Où va le monde rural : état de la situation, menaces et espoirs
Pour ceux qui s’intéressent à la ruralité, en France comme au Québec.
Originaire de la Dordogne rurale, l’auteur est un élu depuis des lustres, président du Conseil général, sénateur et quoi encore ? Plus intéressant pour nous sont ses quelque dix ouvrages à caractère historique portant pour la plupart sur le Périgord de mon ancêtre (le truchement Jacques Joyal). En considérant que les valeurs propres à la société rurale sont menacées, l’auteur se donne pour objectif de montrer comment, en s’organisant en conséquence, le village peut en assurer la survie. En se voulant un plaidoyer pour les libertés locale et celles des régions, l’intérêt de l’ouvrage apparaît évident.
Bien sûr, il faut d’abord tenter de définir ce qu’est le rural. Et l’incontournable anecdote, hélas trop sérieuse, qui veut qu’est rural ce qui n’est pas urbain, se retrouve ici. Et toujours en relation avec notre vécu, plusieurs allusions à la place qu’occupe les néo-ruraux offrent une historique qui remonte à la fin des année 1960 caractérisée par l’essor de la mise en œuvre du « modèle fromage de chèvre ».
Mais comme l’écrit Gérard Fayolle, après les premiers enthousiasmes arrivent les premiers échecs, car la vie des bergers des Cévennes est dure, surtout en hiver, et davantage pour des amateurs arrivés sans moyens du 6è arrondissement . Il faudra donc compter sur d’autres acteurs pour défendre la ruralité. Et l’auteur les identifie dans un chapitre intitulé Les avocats de la ruralité.
Parmi ces derniers, Jean Giono occupe une place de choix. Inutile d’insister, c’est pourquoi je retiens plutôt un certain Joseph Delteil qui, il y a 40 ans, en décrivant la cuisine paysanne évoquait les cochonnailles de janvier, les truffes de février, les bigarreaux et les didonneaux de juin, les cailles de juillet, les écrevisses d’août, les figues et les cèpes de septembre le chapon à l’ail de novembre, et les huîtres de Marennes en décembre pour le Réveillon.
Mais quoi ! dira-t-on, les Québécois ont bien les petits poissons des cheneaux en janvier, le homard des Iles en juin, le blé d’inde deux couleurs en août, les huîtres de Carraquet en septembre, la tire d’éponge et Sainte Catherine en novembre et que dire du gâteau aux fruits de décembre. Oui, à chacun sa ruralité !
C’est cependant la troisième partie : La liberté des villages qui touche le plus le lecteur. Si le clocher en demeure le symbole, c’est son maire qui constitue le cœur du système. On n’ a qu’à penser aux défis que confrontent quotidiennement les maires de s villages de moins de 1 000 habitants. Tant que le maire existe, la ruralité demeure écrit Gérard Fayolle qui, avec ô combien de pertinence, lui rend un vibrant hommage. Vient ensuite le concept de « pays » dont l’auteur semble ignorer qu’il s’agit d’un héritage gallo-romain (pagii).
Enfin, la section Ruralité et régions, s’avère d’un grand intérêt. Aux yeux de l’auteur, la région doit affirmer son identité, démontrer sa légitimité et retrouver ses racines. Son avenir et celle de la ruralité se trouve étroitement relié. L’un ne va pas sans l’autre. En évoquant la nécessaire décentralisation des pouvoirs, l’auteur écrit que la ruralité n’a que des amis qui lui veulent du bien. Ouf ! on sait parfois qu’avec certains amis on peut se priver d’ennemis. Passons.
En se positionnant parmi les amis de la ruralité, le lecteur amoureux de celle-ci et de la France profonde ne pourra que se délecter à la lecture de cet ouvrage passionnant.