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Si rien ne permet de savoir à quoi se réfère cette curieuse appellation dont ce sont affublés les seize membres de ce groupe, au moins le nom de chacun est bel et bien présenté dès le début de l’ouvrage. Et, en février dernier, il m’a été donné de rencontrer, dans leur paradis du Mont Lozère, deux d’entre eux, soit le couple Ginette & Bernard Garrigues.
Comme il se doit les premiers chapitres visent avant tout à clarifier les choses.
Le groupe associé au REAS (Réseau pour une économie alternative et solidaire) s’inspire de certains travaux de la défunte ALDEA (Agence de liaison pour le développement d’une économie alternative) à laquelle j’ai été moi-même lié à la fin des années 1980.
À leur tour, ils s’interrogent donc sur ce que peut bien être cette « autre économie » en reconnaissant qu’il n’existe aucun ouvrage de référence absolue ni à proprement parlé de pensée constituée. Cependant, ils optent en faveur d’une distinction d’avec l’économie sociale. Alors que cette dernière est vue comme une réponse à la dégradation de la condition salariale, l’économie alternative et solidaire témoigne, à leurs yeux, d’une volonté de répondre à une nouvelle pénurie : l’insuffisance d’offre de travail par rapport à la demande en luttant contre l’isolement et l’exclusion en démocratisant l’initiative économique et en valorisant les réseaux locaux.
Cette volonté de lutte contre l’exclusion explique le témoignage de deux associations oeuvrant à Dijon et à Chateauroux dont la tâche consiste essentiellement à encadrer les laissé-pour-compte de la société afin de leur trouver une place au soleil. A mon avis il s’agit d’efforts pour aider des gens qui ne vivent pas l’alternative par choix mais par nécessité. On est loin du principe relié à la simplicité volontaire si cher à Gandhi et repris en Californie il y a une vingtaine d’années.
Et comme la vie n’est pas une long fleuve tranquille, rien n’est simple quand il s’agit de tenter de de « vivre et travailler autrement » pour reprendre une expression vieille de vingt ans. Et c’est bien ce que démontre avec beaucoup de lucidité Bernard Garrigues avec l’expérience de terrain d’un certain REAS48. Si Gilles Vigneault chantait en son temps qu’il est difficile d’aimer, ici on pourrait en faire autant en fredonnant qu’il est difficile d’être alternatif et solidaire…
Chacun des collaborateurs de l’ouvrage offre son propre témoignage dans un encadré où l’on prend connaissance du parcours du combattant effectué. Certains y trouveront une source de stimulation d’autres, au contraire, pourront se dire : « Non merci ! pas pour moi ».
La prochaine fois que Jacques Chatignoux voudra réprimander une correspondant qui enfreint la charte du site, il pourrait l’obliger à lire dans les moindres détails le chapitre 7 intitulé : S.A.G.A., système de gestion alternatif, dû à nouveau à la plume de B. Garrigues et d’un certain Gilbert Dif, même si le rédacteur utilise le « je » tout au long de ce chapitre bourré de ratios ou d’indices calculés avec une patience de bénédictin. Ouf ! Vraiment !
Un ouvrage à lire pour se faire un début d’opinion si on n’en n’a pas, ou pour conforter ses opinions si, comme c’est mon cas, on a une certaine idée, par l’observation du terrain, de ce que représente cette autre économie.
Restera à discuter comment elle peut s’agencer à l’intérieur d’une stratégie de développement local.