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On le sait, il est bien court le temps des cerises, celui des SYAL durera plus longtemps sans, cependant, que gai rossignol et merle moqueur soient en fête nécessairement. Que mangent les systèmes agroalimentaires localisés (SYAL) en hiver ? Il s’agit d’organisations de production et de services (exploitations agricoles, entreprises agroalimentaires, restaurants, commerces) associées de par leurs caractéristiques et leur fonctionnement à un territoire spécifique. C’est ainsi que, déjà, en 1996, José Muchnik, directeur de recherche à l’INRA et actuellement coordonnateur du European Reserach Group, définissait ces systèmes qui se veulent une réponse au déferlement de la mondialisation tout en explorant des avenues nouvelles dans le sens du développement durable. Sa collègue Christine de Sainte-Marie, ingénieure de recherche à l’INRA, elle est fondatrice d’un SYAL. Le tout sera clarifié par pas moins de trente auteurs bien comptés. S’infiltrent parmi eux, des Argentins, des Brésiliens, des Mexicains et des Suisses qui, bien entendu, apportent des études de cas reliées à leurs pays respectifs.
Cet aréopage cosmopolite s’est donné pour tâche de répondre à un nombre varié de questions en se positionnant autour de quatre angles complémentaires :
Parmi les nombreux exemples que recèle l’ouvrage, je ne peux m’empêcher de signaler un cas dont j’ai été témoin il y a une dizaine d’années lors d’un voyage d’étude qui m’avait conduit à Albertville, en Savoie : l’exemple du Beaufort et des Alpes du Nord. Qui connaissait il y a trente ans, le Beaufort l’un des meilleurs fromages à pâte cuite que l’on doit à deux vaches enclochées répondant aux jolis noms Abondance et Endurance ? Personne en-dehors de ce qu’il a été convenu d’appeler au milieu des années 1980 le pays du « Beaufortin ». Oui, c’est la mise en valeur de ce produit du terroir tout à fait méconnu qui a donné son nom à cette micro-région. Et ce, comme on me l’a bien expliqué, grâce au travail infatigable d’un acteur, soit ce genre de leader à qui le développement local doit son existence. Une réalité qui n’a pas échappé à l’auteur qui écrit que le dynamisme d’un « pays » repose en particulier sur certains leaders d’opinion et d’action susceptibles de catalyser les germes du développement local.
Dans un chapitre subséquent, un certain Rémi Bouche ne met pas l’eau à la bouche des végétariens en présentant un schéma intitulé : « Organisation de la découpe et objet du cours de l’action ». Le tout commence avec l’arrivée de l’animal vif et se termine par l’emballage des morceaux de viande… En ce qui a trait à l’ancrage territorial, il en est question dans un 14è chapitre qui réfère aux réseaux, aux objets et à l’éthique. Avec l’essor du Vitis vinifera au fin sud du Brésil, les auteurs en profitent pour évoquer la gouvernance territoriale en se référant, à notre incontournable ami B. Pecqueur, comme tous et chacun le fait lorsqu’il et question d’une gouvernance mixte mettant en présence les secteurs public et privé et différents groupes d’acteurs agissant ensemble en vue de la promotion du développement local.
La conclusion, en deux points, de ce chapitre vaut pour l’ensemble du volume.
André Joyal Université du Québec à Trois-Rivières