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Pourquoi étudier la ville ? Répondre à cette question conduit à George Mallory qui, en tournée aux Etats-Unis, en 1923, un an avant son ultime et fatale tentative de conquérir l’Everest, avait répondu à un journaliste qui l’interrogeait sur le pourquoi de son acharnement : Because, it is there !
Oui elle est bien là la ville et le sera encore davantage, partout à travers le monde, d’ici la fin du siècle.
Point d’idéologie ou de dogmatisme dans cet ouvrage collectif auquel treize auteurs rendent hommage à Jean-Marie Huriot professeur émérite de l’Université de Dijon que j’ai eu le plaisir de connaître au temps où nous étions tous deux, à Dijon, doctorants du regretté Claude Ponsard, il y a déjà plus de…40 ans.
Lise-Bourdeau-Lepage (LBL), maintenant professeure des universités à Lyon 3, a le mérite d’avoir su trouver une cohérence dans la préparation du volume en reprenant des thématiques fortes : métropolisation, ville et croissance, ville et ségrégation, ville et information, conflits et gouvernance, ville et création.
Mon prolifique compatriote, Mario Polèse, est responsable du chapitre 3, Ville et croissance : une relation ambiguë. Il vise à montrer qu’il n’existe pas de lien clair de causalité entre la ville et le développement pris au sens large (incluant ici exceptionnellement la croissance).
Ainsi, on ne peut ni affirmer que la ville est moteur de croissance, ni l’infirmer. Pour l’auteur, la preuve que les économies d’agglomération aient des retombées favorables au développement n’est pas, beaucoup s’en faudrait, une sinécure. La relation irait plutôt dans le sens inverse : l’agglomération serait la conséquence du développement et non la cause.
Fréderic Gilli, responsable de l’étonnante revue virtuelle Métropolitiques, offre avec le chapitre 6 Ville, information et gouvernance : pour une nouvelle agora, celui qui me fait le plus penser à la métropole québécoise. Si, comme pour d’autres chapitres, l’objectif n’est pas clairement défini, le lecteur pourra comprendre à la lecture du premier paragraphe qu’il sera question d’inter-territorialité comme mode de pensée des rapports entre les villes et les espaces ruraux à l’échelle des systèmes métropolitains. Comme il est question de la taille optimale des territoires englobants, le lecteur hexagonal sera fort aise de trouver la référence au fondement théorique des « fameuses » lois Voynet et Chevènement sur la taille optimale des intercommunalités.
Le chapitre 5, Ville néolibérale et accès à l’eau au Sud : changer ou aménager le modèle ? des Toulousins Catherine Baron et Clément Frenoux, est celui où je me sens le plus à l’aise étant donné le recours au courant institutionnaliste auquel je m’identifie depuis un séjour comme visiting scholar à Berkeley il y a plus de trente ans.
Puisque l’ouvrage se veut un hommage à l’œuvre de J.M. Huriot, il aurait été intéressant, dans un avant-propos de l’inviter à écrire quelques lignes sur ce que deviendra Dijon avec son train-cassis en opération depuis le 1er septembre 2012.
Enfin, si dans sa courte conclusion, LBL avait osé recourir à l’humour, elle aurait pu faire appel à une ultime citation : Alphonse Allais qui, pour régler les problèmes des villes, recommandait, comme on le sait, de les mettre à la campagne…