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Claude Courlet, professeur d’économie à l’Université Pierre-Mandès-France de Grenoble, aime bien faire concis. Sa décision de prendre le temps à nouveau de faire court (merci Voltaire) sera appréciée par le lecteur désireux de connaître l’essentiel sur des concepts abondamment utilisés dans la littérature actuelle en sciences régionales. L’auteur montre que le territoire doit être abordé comme un système social doté de ressources relationnelles et non uniquement comme une simple entité spatiale pourvoyeuse de ressources physiques. Ici le territoire est vu à la fois comme :
Le territoire, précise bien Courlet, ne peut se réduire à l’interaction entre les trois dimensions que constituent les économies d’échelle, les coûts de transport et les économies d’agglomération. Au lieu de se voir considéré comme un ensemble de zones, il importe de percevoir le territoire comme un tissu (plus ou moins tricoté serré, comme on dit au Québec). Ce dernier pouvant se distinguer de tout autre par des caractéristiques qui lui sont propres, on doit en conclure que son développement exige des stratégies qui lui sont adaptées.
Dans un chapitre sur l’évolution du corpus théorique entourant la notion de territoire, une section intitulée « Les nouvelles orientations de la théorie de la localisation », on peut lire que les économistes redécouvrent la géographie à travers la nouvelle géographie économique que l’on doit à P. Krugman. L’un des principaux mérites de Krugman fut de faire le lien entre les économies externes et les agglomérations industrielles régionales d’une part, et le commerce d’autre part. Ce qui aurait pour effet de remettre en question la thèse de la spécialisation flexible qui fait du commerce une variable dépendante du développement industriel.
Dans un ouvrage où l’on traite de district industriel, on ne peut faire autrement que de s’intéresser également à leur extension : les systèmes de production locaux (ou localisés). Courlet en fait une présentation graphique fort simple qu’il désigne curieusement comme étant le triangle magique dont les trois sommets sont : agglomération, spécialisation et spécification (complémentarité, spécificités, coopération).
Un chapitre intitulé « Les fondements territoriaux de la performance économique » offre une citation d’un certain Barel pour qui l’homme est un animal territorialisateur (c’est mieux que terrifiant…). En conséquence, le territoire devient un « producteur » de mémoire locale et en même temps comme « créateur » d’un « code génétique » local (…) dont la valorisation permet de donner du sens aux actions et aux projets actuels et futurs. Le chapitre suivant intitulé Territoire, gouvernance locale et action publique débute par des définitions. Passons de suite à la gouvernance territoriale que l’auteur, avec raison, ne juge nécessaire de définir tout en précisant qu’elle ne se décrète pas (on s’en doutait) et qu’elle se veut un construit dans lequel les institutions sont largement imbriquées en y jouant un rôle d’intermédiation. C’est également dans ce chapitre que l’on trouve une section sur ce qui est en voie de devenir la tarte à la crème de nombreux collègue hexagonaux : les pôles de compétitivité. Ne se limitant pas à tout simplement les définir, Courlet innove en distinguant deux catégories de pôles de compétitivité : une première dite à dimension internationale composé de grands groupes industriels et une seconde caractérisée par des activités traditionnelles comme le veut le sempiternel exemple du secteur du décolletage (sic) de la vallée de l’Arve.
On aura compris que ce modeste ouvrage constitue un utile vade macum de tout de qui entoure la question territoriale.
André Joyal
Université du Québec à Trois-Rivières