Les Pme face au défi de l’intelligence économique - Laurent Hassad, Pascal Jacques-Gustave, Nicolas Moinet

Informations pour votre compte
Authentification
Visiteurs : 13869 (235 par jour)
Fiche Ressources DLD N°920-1768

Les Pme face au défi de l’intelligence économique - Laurent Hassad, Pascal Jacques-Gustave, Nicolas Moinet

Descriptif

  • Tiré d’une étude sur l’intelligence économique et les stratégies de PME, réalisée en 1995 en collaboration avec le LABCIS de l’Université de Poitiers, l’ouvrage bénéficie de la préface de René Monory. En sa qualité de Président du Sénat et du Conseil général de la Vienne, le père-créateur du Futuroscope écrit que cet ouvrage démontre que le traitement intelligent de l’information, conjugué avec la volonté politique, sont les deux vecteurs de l’enrichissement du tissu industriel local. C’est effectivement ce à quoi s’appliquent les trois auteurs respectivement diplômés en sciences de la gestion, en sciences économiques et en sciences politiques, les deux derniers étant rattachés au LABCIS.
  • Le tout débute avec le constat suivant : les PME qui se sont organisées pour maîtriser les informations technologiques, concurrentielles et commerciales ont développé leurs affaires, créé de nouveaux produits, établi de nouveaux partenariats. Les institutionnels (ministères organismes socio-économiques, conseils régionaux, etc.) qui ont mis à la disposition des PME les informations dont elles ont besoin peuvent revendiquer des réussites étonnantes. Ce constat prend son appui sur les études de cas présentées dans l’ouvrage. Optimistes, les auteurs ont pour ambition de fournir des éléments de réponse à ceux qui se questionnent sur l’approche la plus efficace pour faire de l’information un instrument de développement. En effet, leur ouvrage vise à fournir des repères méthodologiques susceptibles de démultiplier les succès déjà observés. Mais de quoi parle-t-on en se référant à l’intelligence économique ? Pour y voir clair le lecteur se voit offrir pas moins de 36 principes fondateurs d’un état d’esprit d’intelligence économique. On y trouve, entre autres choses, le principe de gestion dynamique de la problématique coopération-concurrence, celui de la veille généralisée, celui de la valorisation globale de l’information et celui de la rupture technologique qui exige un changement de paradigme, rien n’étant plus comme auparavant.
  • Une bonne définition en quelques lignes auraient permis de clarifier les choses dès le départ mais les auteurs ont préféré s’en tenir à une longue description. À partir d’une entreprise étudiée à laquelle on a accolé le nom fictif de Caducée, on montre que l’intelligence économique est bel et bien multidimensionnelle. Elle est un nouvel état d’esprit qui donne à l’information sa juste valeur comme matière première et moyen d’action. Elle est un cadre de travail qui facilite l’usage des grilles d’analyse et qui guide la conduite du changement de l’organisation et la mise en place d’une structure informatique. Elle met l’accent sur les pratiques concurrentielles non traditionnelles, soit des actions déloyales ou illicites, des interventions particulières des pouvoirs publics ou les stratégies des firmes multinationales. On comprendra que l’intelligence économique recouvre une gamme bien variée d’éléments dont la conjugaison assure le succès de l’entreprise aux prises avec les exigences du monde d’aujourd’hui.
  • Le chapitre 3, intitulé Le cycle du renseignement, présente une application à l’exportation qui ne peut qu’intéresser, ceux qui comme nous, font de cette problématique leur pain et leur beurre. Deux phases sont identifiées, chacune avec leurs étapes. La première se rapporte aux marchés cibles et la seconde à la gestion des marchés étrangers. Dans le chapitre suivant, portant sur les aspects transversaux du management de l’information, beaucoup trouveront fort intéressante la section sur les réseaux aux services des PME. Les clubs de créateurs d’entreprises s’y trouvent représentés comme des lieux d’échange d’information à forte valeur ajoutée. Comme on le sait, ils ont pour effet de faciliter la création d’alliances de la part des jeunes entrepreneurs qui parviennent ainsi à mieux connaître leur environnement immédiat.
  • Le chapitre 5 débute, avec en exergue le très beau proverbe arabe : Qui veut faire quelque chose trouve un moyen ; qui ne veut rien faire trouve une excuse. Intitulé Des PME sans complexe, ce chapitre nous rappelle la célèbre harangue de Danton : les dirigeants de PME doivent faire preuve d’audace, encore d’audace et toujours d’audace Quelques entreprises, telles Héraclès et Thésée cette fois, font l’objet de l’analyse autour de leur cycle de renseignement divisé en quatre éléments : l’expression des besoins, la recherche, le traitement et la diffusion.
  • Le chapitre 6 traite de subsidiarité et de la synergie entre les secteurs public privé. Selon les auteurs, la France, après avoir constaté la faillite de l’État patron redécouvrerait la nécessité de l’État stratège. Et on nous sert l’exemple des États-Unis où, après avoir défendu les thèses ultralibérales, on se serait rendu compte du retard accumulé par rapport au Japon ou l’Allemagne dont le développement prend son assise sur une bonne synergie public-privé. Pour justifier une certaine forme d’intervention étatique, on cite le directeur de l’Agence pour le développement technologique pour qui les PME souhaitent un État pourvoyeur d’informations et d’expertises et qui ajoute que les chefs d’entreprise souhaitent un État accompagnateur. Voilà un concept auquel les Québécois sont familiers depuis le milieu des années 80.
  • L’ouvrage se termine par un chapitre portant sur ce que les auteurs ont appelé le coeur stratégique. Ce dernier comprend six dimensions parmi lesquelles se trouvent : la sensibilisation à la veille stratégique et aux nouvelles pratiques de la compétition internationale, ainsi que l’organisation de réseaux institutionnels de veille. Quant aux différentes composantes de l’intelligence économique, elles font l’objet d’une application à six études de cas.
  • En conclusion, une citation de Léon Gambetta lors de l’inauguration de l’exposition universelle de 1878 se trouve utilisée pour faire ressortir l’aveuglement dans lequel se seraient plongées des économies européennes : « La France est un éblouissement pour le monde »(sic). Les choses iraient mieux depuis que les PME et les institutionnels recourent enfin sans complexe au renseignement. Un ouvrage bien fait, bien présenté et d’un intérêt certain.

Fait par André Joyal


Références ou Coordonnées

Votre Nom : Laurent Hassad, Pascal Jacques-Gustave, Nicolas Moinet, Dunod, Paris, 1998, 229p.


par André Joyal le 11 octobre 2002
modifie le 18 août 2010
Suite à donner