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La Délégation à l’aménagement territorial et à l’action régionale (DATAR), à la fin du XXè siècle a fait ses choux gras des systèmes de production locaux. En changeant son nom pour celui de Délégation interministérielle à l’aménagement et la compétitivité des territoires (DIACT) (avant de le reprendre en 2010), elle a fait des pôles de compétitivité un des instruments de la politique industrielle engagée par l’État. Un pôle de compétitivité réunit, sur un espace géographique donné, des entreprises, des unités de recherches publiques ou privées et des centres de formation engagés dans une démarche partenariale dans le but de dégager des synergies autour de projets innovants. Ces pôles ainsi constitués se doivent de développer des relations de proximité à la faveur d’activités de réseautage.
À l’échelon local, les municipalités appartenant à l’espace concerné sont invitées à offrir leur appui à cette stratégie susceptible de devenir le fer de lance du développement local. Stimuler la compétitivité industrielle et favoriser le caractère attractif des territoires constituent la finalité de tels pôles dont on attend les emplois de demain.
Peut-on parler d’effet de mode en sachant que dans un numéro du Courrier des maires et élus locaux il est signalé qu’un grand nombre de régions ont fait de leur pôle de compétitivité leurs priorités parmi leurs politiques régionales innovantes. J. Carles, professeur à Toulouse, juge utile de définir sa conception du territoire. Il s’agit d’un espace géographique sur lequel les autorités disposant de la légitimité démocratique agissent pour réguler les rapports entre les individus et entre les corps sociaux identifiés. En se référant à G. Colletis et F.Rychen, il précise que :
Le territoire est une portion de surface terrestre appropriée par un groupe social pour assurer sa reproduction et la satisfaction de ses besoins vitaux.
. Pour ces mêmes deux auteurs, le territoire comprend trois dimensions qui se superposent : l’entité territoriale ; l’analyse physique du territoire ; la notion d’interrelation caractérisée par les modes d’organisation et la mise en relation des individus sur le territoires et sur les processus de décision.
Le territoire apparaît dans toute sa dimension si trois conditions sont réunies ; une proximité physique ; une complémentarité des savoirs faire ; une nécessaire relation et une volonté de ces acteurs d’établir entre eux cette relation. Pour J. Carles la démarche des pôles de compétitivité s’inscrit tout à fait dans ce schéma. À ses yeux, il en revient aux collectivités d’assurer la mise en relation entre les chercheurs, les entreprises, et les formateurs afin d’atteindre les objectifs de leur pôle.
L’ouvrage, comme on le pense bien, étant issu d’un colloque international, après l’Irlande c’est le cas wallon que D. P. Decoster, chargée de cours à l’Université Libre de Bruxelles, met en évidence. C’est en 2006 que le principe des pôles de compétitivité à émergé en Wallonie. Ils participent au processus de stratégie globale de redéploiement de la région wallonne. Le Contrat d’avenir pour les Wallons et les Wallonnes en constitue le fil conducteur. Toujours dans le cadre des pôles, les propositions se situent dans les cinq domaines sélectionnés par le gouvernement wallon : les sciences du vivant, l’agro-industrie, les transports et la logistique, le génie mécanique et l’aérospatial.
Avec L. G. Vitoria, directrice scientifique du réseau européen des villes numériques, c’est, entre autre, l’exemple danois qui s’offre au lecteur. On apprend qu’au pays d’Hans Christian Andersen, on a mis en pratique des pôles de compétitivité avant la lettre à la faveur de la création de réseaux de PME animés par des spécialistes mandatés à augmenter le niveau de compétitivité des entreprises. Les résultats obtenus militent en faveur de telles initiatives. Mais c’est en évoquant le concept de coopétition (collaboration et concurrence) territoriale, qui serait au cœur de tous les débats sur le développement des territoires européens, que l’auteure surprend. En effet, elle évoque rien de moins qu’une forme de prostitution territoriale en se rapportant aux pôles de compétitivité en quête de… subventions. Oui, admettons avec cette directrice que ce nouveau concept risque de faire fureur chez ceux qui n’ont pas lu L’économie pour les nuls…
Un ouvrage qui ne demande pas d’être lu d’un couvercle à l’autre mais, comme c’est toujours le cas avec des actes d’un colloque, chacun peut trouver chaussure à son pied.
André Joyal Université du Québec à Trois-Rivières