1 2
1 2
1 2
1 2
1 2
Pour accéder à votre Atelier ou vous abonner à l'un d'eux, merci de donner vos codes d'accès. Si vous ne les avez pas, cliquez ci-dessous ou ci-contre.
[S'INSCRIRE pour obtenir vos codes d'accès] [Changer de mot de passe ]
Un ouvrage imposant, par son volume, par l’abondance d’informations appuyées sur une solide expertise et une non moins solide documentation, et qui en impose surtout par les enjeux appelés à prendre une importance considérable dans les dix ou vingt prochaines années. Le fait n’a pu passer inaperçu en Europe quand, à l’été 2007, les occupants d’un sous-marin russe ont planté un drapeau en titane au fond de l’océan Arctique à l’endroit où se trouve le pôle Nord. Chose certaine, les médias canadiens en ont fait grand bruit. On est même allé jusqu’à évoquer une possible « bataille pour l’Arctique » en se rapportant à une non moins possible nouvelle guerre froide suscitée par la convoitise des richesses naturelles rendues disponibles par la fonte de la banquise estivale.
L’ensemble comprend sept géographes auxquels se sont ajouté des spécialistes du droit international, des sciences politiques et du transport maritime. F. Lasserre, professeur au Département de géographie de l’Université Laval (Québec) a eu la tâche de coordonner les efforts de cet aréopage tout en rédigeant trois des dix-neuf chapitres de l’ouvrage qui comprend quatre parties visant à décrire l’ensemble de la problématique que suscite la fonte de la banquise d’été.
En introduction, on tente de répondre à la question suivante : Qu’est-ce que l’Artique ? Les définitions ne manquent pas comme le fait voir une première figure qui sera suivie de très nombreuses autres illustrations dont l’aspect pédagogique agrémente de beaucoup tout au long du volume une lecture qui autrement deviendrait rapidement trop austère. En conséquence, on présente la définition d’un astronome, d’un océanographe, d’un climatologue et enfin d’un géographe. Pour ce dernier ce peut être la zone d’extension du sol gelé en permanence (le pergélisol dont les jours sont comptés). Oui, admet-on le : rien ici pour animer les adeptes de la nouvelle géographie économique.
La première partie se rapporte au cadre climatique : le déclin rapide de la fameuse banquise. C’est F. Lasserre qui ouvre le bal. Septique, voire légèrement optimiste ( ?) il se demande si la banquise est vraiment destinée à disparaître à brève échéance. Probablement pas sur une année entière d’après ses sources. Le deuxième partie Controverses et débats : acteurs et enjeux politiques, avec ses huit chapitres se veut la plus importante de l’ouvrage. On retrouve F. Lasserre qui s’interroge cette fois sur les possibilités de confrontation ou de coopération que représente l’Arctique. L’effondrement de l’empire soviétique n’a rien changé en ce qui concerne l’intérêt de la Russie envers ce que représente la zone autant comme lieu de passage que comme pourvoyeur de multiples ressources naturelles. Un état de fait qui ne manque pas d’inquiéter les voisins immédiats des Canadiens.
Suivent la 3è partie Une nouvelle frontière à conquérir ? et la dernière, Routes maritimes et ressources naturelles : quel enjeux économiques ? On le devine, ici on a droit à une batterie de questions se rapportant à l’avenir du tourisme, à l’ampleur des richesses minières et énergétiques du sous-sol, à l’accroissement du trafic maritime qui pourrait faire du PNO rien de moins qu’une autoroute maritime. On retrouve F. Lasserre dans un chapitre accompagné de fort belles figures en couleurs mettant en évidence les ressources minières et pétrolifères. Ici, comme pour d’autres contributions tout au long de l’ouvrage, des photos prises par l’auteur prouvent au lecteur que les écrits ne s’appuient pas uniquement sur une documentation très fouillée mais également sur des recherches in situ. Le tout se termine par un vœu : en présence des enjeux majeurs qui se dessinent dans l’Arctique, la souveraineté individuelle des États doit faire place la coopération. Peu importe à qui appartient le PNO.
André Joyal